FILLON, HOLLANDE, MACRON
La « Révolution Faustienne » et la « Roulette Russe »
Un tournant dans la Vème République
Irnerio Seminatore
13 mars 2017
Si l'on veut comprendre le tournant du dernier quiquennat de la Vème République, l'évolution de la situation interne et internationale de la France et la situation intérieure de plusieurs États Membres de l'Union Européenne, Grande-Bretagne inclue, il faut saisir la lutte entre les derniers défenseurs de l'État national et ses adversaires mondialistes, conspirationnistes et séditieux. C'est de ce point de vue qu'il faut se placer.
Dans la plupart des pays qui proclament leur volonté de défendre les prérogatives nationales et la politique des équilibres institutionnels, autrement dit une politique démocratique et libérale, il existe des hommes, des courants de pensées et des partis (de droite et de gauche), qui posent le problème de l'État et du pouvoir d'État, comme la question essentielle de l'indépendance et de la direction politique du pays. Ces acteurs situent le problème du politique, sur un double terrain, celui d'un retour à l'État-Nation ou celui d'une modernisation fonctionnelle de type nouveau, subordonnée à une mondialisation déréglée, débarrassée des médiations administratives lourdes et assouplie dans son appartenance aux sociétés développées et complexes.
Les deux familles qui incarnent ces deux tendances sont constituées, en France, par le Front National lepeniste, devenu désormais le parti de la vieille classe ouvrière et paysanne et le regroupement d'Emmanuel Macron comme ré-incarnation de la continuité socialiste au sein de l' appareil d'État.
Il s'agit dans ce cas de l'abdication du hollandisme au capital financier international.
Une « révolution faustienne » issue du bain de jouvence de Méphisto (Macron) et de Faust (Hollande).
Dans ce contexte les « droites » accusent le « hollandisme » de renoncement, d'incapacité congénitale et de bureaucratisme et font du laxisme du Chef de l'État le responsable principal du retard et de la faiblesse progressive du pays. La droite lépeniste, « un français sur trois », se reconnaissant autrefois dans un pouvoir centralisé et fort, appuie les ambitions de la France sur la restauration de l'autorité du politique. Dans la lutte contre le terrorisme islamique et pour la survie de la France contre une invasion migratoire sans contrôle, le pouvoir d'État serait, de loin, la garantie la plus importante et la protection la plus sûre contre le désordre et le chaos, car, comme le disait Lénine : « La où il y a la liberté, il n'y a pas d'État ».
Ainsi, les « conspirationnistes » de la « révolution faustienne », socialo-moderniste, constituent la cible principale de la droite lépeniste, étatiste et anti-islamiste.
L'extrême gauche (Mélenchon, Hamon et autres), ringarde et utopique, n'est qu'une cigüe électoraliste indigeste et difficile à boire, connue depuis les philosophes d'Athènes et aromatisée au goût du couscous et des merguez.
Pour cette périphérie idéologique et intellectuelle le couperais radical de la politique économique serait déjà tombé: « plus d'austérité! ».
Par ailleurs, les héritiers de l'État gaulliste, participatif et de progrès, bon ou mauvais, nostagiques, hypocrites, traîtres ou déserteurs, « Les Républicains », seraient aujourd'hui, d'après des observateurs peu bénévoles, au bord de l'éclatement.
Il s'agit d'un regroupement qui ne garde plus que le nom de « famille politique », affaiblie par l'esprit de division qui règne dans les savanes hobbesiennes de la Vème République, où le droit le plus répandu est celui de braconnage mondialiste.
La lutte des ambitions y a fissuré l'idéologie de la Nation, l'unité du parti et l'idée fétiche du Leadership. En couronnement, la logique de l'intérêt privé a remplacé l'orgueil des défenseurs de l'intérêt général.
De la sorte, personne a droite ne pense à une tactique du sursaut républicain pour se débarasser des mondialistes et des gauches, personne ne songe à un réformisme radical et national et personne s'exulte pour le choc intellectuel majeur, nécessaire à renverser l'ordre constitutionnel et la direction de marche du pays.
Cependant, la France reste bonapartiste et séditieuse, sans être napoléonienne et légaliste. Le collant commun jusqu'aux années 70 était celui de la France gaulliste, puis giscardienne et enfin chiraquienne. Aujourd'hui, cette France est filloniste, conservatrice et thatchérienne.
Pour ses adversaires, c'est une France à abattre! Ainsi, la défénestration de Fillon fut décidée à Bercy, à l'Elysée, à Bildelberg et à Bruxelles, par des socialistes conspirationnistes et par la grande finance internationale.
Ce projet du Coup d'État par la ruse et par des « manœuvres invisibles », comportant parallèlement l'émergence de la tentation séductrice de Méphisto (Macron) et de Faust (Hollande), donna naissance à la « révolution faustienne ».
Ainsi, en quête d'une éternelle jeunesse, le socialisme se maquille et se transforme pour échapper à la mort et embarquer sur le Titanic dans une aventure désespérée.
Le stratège-maître de cette « révolution faustienne » est F. Hollande, le tacticien de la prise de pouvoir par la ruse est E. Macron, le manager de cette « manoeuvre invisible », maintenue pour l'heure dans sa phase civile, est le clintonisme et l' énarcho-bureacratisme français, diffus à gauche, dans l'appareil d' État au coeur de l' Eurocratie. Pour la « Révolution Faustienne », le fillonisme, le libertarisme et le souverainisme constituent, désormais, des cibles de guerre et des objectifs de combat.
Le « Plan B » et la « défenestration » de F. Fillon
Le « Plan B » ainsi que les « primaires », contraires à l'esprit de la Constitution de la Vème République, visant à rassembler le suffrage des français sont devenus vite une source de démocratisation des coups bas et des arrières-pensées assassines; un frein, une paralysie et une brutalisation de la vie politique ordinaire, offrant un spectacle de tous les échecs et de toutes les trahisons.
Le contraire de ce modèle d'élection visant la sacralisation de la fonction suprème est le « Conclave » du Vatican, pour l'élection du Souverain Pontife, ou l'élection des Doges par les Dix, dans la République aristocratique de Vénise, l'exacte inversion du chemin poursuivi, car le « Plan B », ou, plutôt, le « Plan Brutus », représente symboliquement le meutre de Caesar (Fillon), aux Ides de mars, très proches, bref un tournant de régime dans la Vième République.
Ainsi, le « Plan B » a offert la justification objective de sa mise hors-jeu, par des pressions multiples, car le péril des élections présidentielles était devenu Fillon lui même, Roi Lear solitaire, se demandant si la loi de la rue est supérieure à la loi de la République.
Le « Plan Gerasimov » appliqué à la France
Or, pourrait-on imaginer, après le désistement calculé du Maîre de Bordeaux, que l'évolution conflictuelle de ces options conduise le pays à la guerre civile, y compris ethnique ?
La réponse ne pourrait être autre chose qu'une conjecture, une hypothèse occidentalisée du plan russe pour la Biélorussie, c'est-à-dire l'application de la première phase de la « Doctrine Gerasimov », de la guerre hybride de février 2013, appliquée à la vie politique française, suivant les principes et les pratiques que le mondialisme conspirationniste adopte pour sa campagne d'information en Occident.
Il s'agit de l'exploitation du développement des conflits d'intérêts non violents, articulés en 4 ou 5 étapes, qui débuteraient dans un premier moment par l'identification d'un potentiel de révolte, social et militaire et par l'émergence d'une différenciation des enjeux institutionnels et politiques entre hommes et groupes en compétition.
Elle procèderait, ensuite, (deuxième moment) par la transformation du conflit latent en une opposition de leadership et de visions politiques, ainsi par le ralliement individuel des « seconds couteaux » aux thèses du leader montant (Macron).
Le troisième moment pourrait être caractérisé par l'escalade des accusations et par l'intensification des contradictions (changement de camp, destabilisation des protagonistes de campagne, intensification des attaques de banlieues, réactions policières provoquées, assasinats symboliques et politiques, exploitations parlementaires et médiatiques de ces actions, réactions inter-ethniques réprimées, formation d'oppositions armées et premiers échanges dissimulés de violence et de rébellion).
L'ensemble de ces phénomènes, enfouis par un embargo informationnel et par des mesures militaires de prévention et de protection, serait réuni et organisé sous espèce d'une véritable campagne phobique de guerre informationnelle.
Au cours du quatrième moment (entre les présidentielles et les législatives, soit entre fin avril et début juin 2017), seraient mises en oeuvre des mesures de dissuasion internes, accompagnées du déploiement de la force stratégique conventionnelle et de la résistance à des pressions diplomatiques étrangères, dans le but de rendre la structure politique et le pays tout entier ingouvernables. Il s'agirait de préparer la phase ultérieure, d'affrontement militaire (changement dans le leadership politico-militaire), puis, au niveau de la population, de stocker des réserves alimentaires et de se prémunir face à la préparation d'une économie de guerre.
Dans cette quatrième phase, l'état d'alerte déclaré par l'État d'exception, comporterait la recherche de modes de résolutions du conflit au plan national, européen et otanien. Cette phase acquérerait une posture stratégique et tactique, favorable à la prédominance décisionnelle des appareils militaires et de sécurité sur les appareils politiques. Elle constituerait une occasion pour la préparation du « regime change ». Le niveau de prévoyance des élites politiques qui se manifesterait à ce stade, décidera de l'efficacités des mesures prises et des rapports d'autorité du pouvoir. Joueraient à fond les clivages international-national ou l'inverse et la dissémination de l'information rajouterait de la confusion à la manipulation.
La cinquième phase, ça serait la phase résolutive et finale de l'affrontement politique et de la lutte hybride, tactique et territoriale, entre partis et regroupements des forces de la campagne présidentielle en lutte. Le but en serait de réduire les tensions et de restaurer la paix ou la stabilité intérieure par la demande diffuse d'un « gouvernement d'unité nationale et de salut public ».
Les deux agendas
Il est difficile de mesurer la superposition des deux agendas, celui des élections présidentielles et celui de l'aggravation de la destabilisation du pays. Le caractère unique et anomique de ces élections mérite attention, claivoyance et décision, mais aussi pondération et prudence. Il s'agit des premières élections présidentielles post-nationales, susceptibles de destabiliser la France, les relations franco-allemandes et l'Europe. Ces élections auront valeur de référendum. L'hypothèse du plan « Gerasimov » ou russo-française et de « l'Opération Ronces » ou franco-israélienne, deux types distincts de guerres civiles hybrides (dont l'existence est contestée), montre la gravité des préoccupations, la différenciation des cibles et des objectifs, l'incertitude et ambiguẗé des alliances politiques et l'interdépendance des enjeux de conflit.
Élargissement à l'Est et Insurrection à l'Ouest
L'histoire politique des dix dernières années se confond avec le début de la grande crise économique, ouverte le 15 septembre 2008, avec la faillite de la Banque Lehman Brothers (613 milliards de dollars de passif et plus de 20000 sans emplois), et avec l'effort des gouvernements européens et mondiaux pour assurer la viabilité du système, par la résorption de ses causalités et par l'intensification du multilatéralisme ambiant.
La lutte engagée en Europe pour la poursuite de la politique de stabilité à l'Est a été l'élargissement de l'Union Européenne à de nouveaux pays, largement critiqué et la conviction de l'exemplarité du modèle de démocratie parlementaire, jugé transposable à d'autres contextes historiques, une erreur patente d'évaluation politique et stratégique.
Or, dans certaines situations, à côté des partis qui déclaraient la volonté de pratiquer une politique d'équilibre intérieur, libérale et démocratique, il y a eu des forces qui ont posé le problème de l'indépendance et de l'État sur le terrain de la corruption et de l'organisation mafieuse, surtout à l'Est de l'Europe.
En France, en Allemangne et dans les autres pays membres, les mêmes partis qui accusèrent les gouvernements de faiblesse et d'irresponsabilité, laissèrent gérer cette situation par l'Union Européenne, inapte à saisir l'importance des rapports de transition et des enjeux de pouvoir en Europe centrale et orientale.
La force de la liberté était trop faible et atrophiée à l'Ouest pour briller de sa seule lumière, de telle sorte qu'elle fut absorbée dans celle de l'égalité, elle-même impraticable. Ainsi, au pourrissement des conditions d'ordre et de développement dans notre voisinage immédiat, se rajouta l'affaiblissement de la notion de liberté politique à l'Ouest, aggravée par la tolérance et la libéralisation accordées à l'Islam conquérant. L'absence de compréhension des problèmes d'équilibre, internes et internationaux constitua ainsi l'aggravante d'une situation, de plus en plus chaotique et compromise.
Le bilan général de la période n'est donc pas positif et, encore moins en France, où la tentative de pérenniser le hollandisme par le biais d'un transformisme étandu, s'est traduit par un échec.
La recherche d'une voie de sortie a engendré ambiguité et confusion.
L'échappatoire la moins coûteuse, le Poutsch, s'est révélée la plus catastrophique, car elle a montré aux yeux des opinions la médiocrité du système et de ses hommes.
C'est de leur culture et de leurs officines qu'est venu le coup surnois d'abattre Fillon.
Le modèle était connu et déja expérimenté.
Ainsi la mèche fut mise à feu pour activer l'incendie en cachant une paternité qui ne pouvait profiter qu'à ses auteurs.
Ainsi « la révolution faustienne » en marche et le modèle de transition adopté, celui du « Guépard » (de Tommasi Di Lampedusa) selon lequel « il faut que tout change pour que tout reste le même », faisaient corps unique d'une même aventure. La cible-clé de ce dessein était Fillion, et, au delà, la droite toute entière! Ce que celle-ci n'avait pas compris, au tout début.
A-t-elle manqué de finesse ou pêché de naiveté? Il emporte ici d'en rappeler les conséquences. L'esprit d'opportunisme et de désertion des figures de deuxième rang de « Les Républicains » et des « Centristes », traîtres à leurs missions et à leurs responsabilités, se rajoutait à l'ignorance des problèmes de fonds, l'existence en France et en Europe de deux sociétés incompatibles et de deux conceptions antithétiques de la vie, de la culture et de la civilisation, celle des français de souche et celle des populations musulmanes au cachet gaulois.
L' héritier du point d'équilibre entre passé et présent, gaullisme et modernité était Fillon.
D'où, l'acharnement des appareils médiatique et judiciaire pour le faire tomber.
La spécificité de la situation française et de ce fait l'importance et la ramification de l'appareil d'État ont permis l'utilisation de ce dernier pour une « révolution silencieuse » qui a disposé de l'aide, stratégique et tactique, de l'arme médiatique et satellitaire multinationale.
Cette arme de frappe, fer de forge de la conscience collective, a joué un rôle différencié, et donc plus crédible, s'agissant de la technique des sondages et de la propagande subliminale, typique des régimes totalitaires du passé. Le rôle historique qu'elle est encore destinée à jouer, sera-t-il celui d'un «Super-Power », du « Big-Brother », ou encore d'un « Sur-moi », intimidant et pollué à la source ?
Cette pollution n'a pas besoin de majorité électorale, ne subit pas de contrôles et profite de la dispersion immédiate des preuves.
A la thèse puriste de Lénine que l'insurrection ne doit pas s'appuyer sur un « complot blanquiste », mais sur le parti, qui représente la classe la plus avancée, a répondu l'antithèse trotskyste, que le peuple « c'est trop » pour l'insurrection ! Trop grand et inorganisé pour la tactique insurrectionnelle.
Le couple Méphisto/Faust (Macron/Hollande), a ainsi adopté la formule et monté sa ruse, l'appuyant sur l'art de l'empoisonnement à la Borgia, le « Prince »de Machiavel.
Or, l' offensive trotskyste des conjurés, consistant à frapper dur et fort au ventre de l'ennemi, car cela ne fait pas de bruit et, en plus, il fait très mal aux trippes, prouve encore une fois que l'insurrection et le Coup d'État n'ont pas besoin de grands moyens pour réussir, mais qu'ils ont une règle à observer, celle d'abattre l'adversaire et de l'assasiner politiquement.
La partie, pour l'heure, n'est pas encore close et le temps de la vengeance se prépare dans l'ombre, avant la montée du soleil, avant l'heure implacable de son rayonnement et de sa foudre, qui est l'heure du réveil du Prince, novellement élu et prêt à regarder la mort dans les yeux.
Voir le deuxième texte concernant les Élections Présidentielles françaises 2017, vues de Bruxelles.
Le premier document vous a été envoyé en date du 6 mars dernier, portant le titre suivant :
« « PRINTEMPS EUROPÉENS » et « COUPS D'ÉTATS ». A propos de F. Fillon et de la France »
( http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2017/mars/printemps-europ-ens-et-coups-d-tat )