L'ÉGALITÉ OU LE SUICIDE DE L'OCCIDENT

Chapitre VIII. ISLAM ET OCCIDENT - DEUX CIVILISATIONS INCOMPATIBLES
Auteur: 
Irnerio Seminatore
Date de publication: 
6/3/2018

Prémisse

Le concept d'égalité fait système en matière de philosophie et de sciences politiques depuis les « Lumières historiques ». Il regroupe, sous son couvert, les doctrines des droits de l'homme, de la démocratie et de l’État de droit, de l'humanisme philosophique, du « projet de paix » et, pour terminer, de la « théorie du genre ».

Le but de la présente réflexion est d'en retracer les connections et d'en mettre en valeur les répercussions politiques et culturelles.

Nous donnerons suite à la publication périodique de cet exercice intellectuel, rédigé en 2015, par la soumission à nos lecteurs du sixième chapitre sur :

«  ISLAM ET OCCIDENT
DEUX CIVILISATIONS INCOMPATIBLES
»

Le premier chapitre a été posté sur le site internet :
http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2018/janvier/l-galit-ou-le-suicide-de-loccident
en date du 22 janvier 2018. 
Le deuxième chapitre a été posté sur le site internet :
http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2018/janvier/l-galit-ou-le-suicide-de-loccident-0
en date du 23 janvier 2018.

Le  troisième chapitre a été posté sur le site internet :
http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2018/f-vrier/l-galit-ou-le-suicide-de-loccident
en date du 8 février 2018.

Le quatrième chapitre a été posté sur le site internet :
http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2018/f-vrier/l-galit-ou-le-suicide-de-loccident-0
en date du 11 février 2018.

Le cinquième chapitre a été posté sur le site internet :
http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2018/f-vrier/l-galit-ou-le-suicide-de-loccident-1
en date du 16 février 2018.
Le sixième chapitre a été posté sur le site internet :
http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2018/f-vrier/l-galit-ou-le-suicide-de-loccident-2
en date du 24 février 2018.
Le septième chapitre a été posté sur le site internet :
http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2018/mars/l-galit-ou-le-suicide-de-loccident

en date du 2 mars 2018.

Les thèmes
successifs apparaîtrons suivant la « table des matières ».


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VIII. ISLAM ET OCCIDENT
DEUX CIVILISATIONS INCOMPATIBLES
Passé et présent
Le combat djihadiste ou le dialogue impossible
Asymétrie, préemption et conflits méta-politiques

CONCLUSIONS PROVISOIRES
Forces et limites de la conscience historique


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Les attaques armées et meurtrières de Paris et celles qui se sont succédées depuis le 11 septembre à New-York, Londres, Madrid, Calcutta, Montréal et Sydney prouvent qu'une guerre ouverte et déclarée est en cours entre l'Islam et l'Occident. Cette guerre à large spectre, sera longue et prendra une allure de plus en plus âpre et totale.

C'est un vrai choc de civilisation au caractère asymétrique et symbolique.

A ce sujet, les dénis de motivations d'hostilité générale par le faux unanimisme de l'establishment, français et européen, conduisent au désarmement des esprits et à l' occultation des dangers. Dans l'ordre des causalités essentielles, une évidence s' impose : il n' y pas d'islamisme sans Islam et ces deux tabous sont parties intégrantes de nos refoulés sociétaux.

Ethiquement, philosophiquement et politiquement, Islam et Occident sont réciproquement incompatibles et la cohabitation civile, la tolérance inter-religieuse et le dialogue inter-confessionnel impossibles.

Toutes les formes de coexistence expérimentées jusqu'ici ont été un échec, car l'Islam européen est devenu une sous culture intransigeante et hostile, ne cohabite pas avec d'autres confessions, ne partage en rien le bien commun, s' oppose au siècle, vit en isolement communautaire et n'accepte pas le monde. Il est « étranger » à la modernité, à ses coutumes et à ses mœurs, bref il est en révolte contre notre civilisation. Cette hostilité se commue en égalitarisme contradictoire et en haine viscérale vis-à-vis des convictions modernes de la société et de l’État. Là où il prend racine, sa stratégie vise à supprimer les autres courants de pensée. L’ Islam et l'Occident sont par ailleurs en guerre depuis quatorze siècles et l'Islam est en conflit avec soi-même, pour cause d'héritage spirituel, depuis la mort du Prophète (septième siècle). Son œcuménisme sanglant date des origines et la « secte des assassins » visant à convertir l'autre par le meurtre, est du neuvième siècle.

L’Islam fonde sa cohabitation sur l'élimination physique de ses rivaux (djihad) ou sur l'exclusion sociale de ses critiques et de ses réformateurs (fatwa). Il prêche une autocratie, le Califat, replié sur lui-même et auto-suffisant. La violence et la mort y garantissent une solution à ses problèmes, sur terre et dans l'au-delà.

Passé et présent

Depuis Avicenne et Ibn Kaldoun (IXième siècle), la fatalité et l'inertie sont les principes fondamentaux du psychisme des croyants de l'islam et la théocratie y constitue la réalité et la justification d'une hiérarchie intangible. Allah garantit au règne des « purs » le gouvernement du monde, où la femme, incapable de pureté, représente le principe de corruption et de chute et doit vivre soumise à un ordre autoritaire et misogyne, cachée par un voile sécurisant aux regards tentateurs.

Au sein de l'Islam, le djihadisme apparaît comme une affirmation identitaire et un totalitarisme violent et liberticide, en rupture de société. Il est ce que le précepteur est à son élève, un caïd aberrant, une source de discipline diabolique et un conseiller en nihilisme et en martyr.

A l'inverse, l'Occident est perçu par l'Islam comme un épouvantail et un Grand Satan. En tant que loi du mouvement de l'Histoire, l'évolution de l'Occident, transgressive et desséchée de mystique, dissout la stagnation aveugle et le sommeil historique des pays musulmans. A la loi divine supposée, l'Occident réplique par l'anarchie des mœurs, le matérialisme des conduites et un système moral vidé de substance par des concepts dénaturés (théorie du genre, mariage pour tous). Comment peuvent-ils cohabiter le bien et le mal ? La rigueur inhumaine de la loi suprême et l'avide cupidité de Méphisto?

L'idée d'une cohabitation entre les deux conceptions de la vie et du monde, islamique et moderne, est perçue par les croyants de la Oumma comme une apostasie et une trahison, à lapider ou à mettre à mort.

Sa critique et son blasphème appellent punition et vengeance. Ce qui est en jeu aujourd'hui par ces attaques, c'est moins la liberté d'expression, ou la remise en cause de la tolérance, que l'existence même de l'Occident.

L'immigration extra-européenne et musulmane sont le lit et le terreau de ce meurtre et obéit à un dessein d'occupation physique, idéologique et culturel qui est à la racine de ces provocations récurrentes et extrêmes. Nous assistons aujourd'hui à une immigration de substitution, massive, profonde et moléculaire remplaçant la population européenne de souche et portant atteinte à son mode de pensée et de vie, à sa civilisation.

La conception pré-moderne et moyenâgeuse de l'ancienne alliance entre la foi et la raison sous l'emprise du sacré, qui caractérise l'Islam, ne peut la rendre conciliable avec la conception occidentale de la vie commune.

Celle-ci est fondée sur la distinction agostinienne de la « Civitas Dei » et de la « Civitas Mundi » et sur la séparation entre l’État et l’Église, où le pouvoir et la foi caractérisent deux sphères distinctes des convictions humaines et d’allégeances individuelles. Le processus de sécularisation des consciences et le concept de laïcité sont reconnus comme les pivots d'une tolérance commune fondées sur des confessions éthiquement « libres ».

L'incompatibilité radicale entre l'Islam et le monde moderne est de nature philosophique et culturelle. Elle rend toute forme de théocratie, la Califat, inconciliable avec l'affirmation du primat de la « politique libre » sur le dogme religieux.

L’Occident ne peut reconnaître le primat de la religion sur la politique. En revanche, l’Islam récuse les raisons de l'Occident et donc la distinction et la séparation entre le domaine de la raison et celui de la foi.

Ainsi, ce choc de principes et cette guerre des Dieux sont destinés à durer, car cet affrontement est omniprésent dans l'histoire tumultueuse de la relation entre Orient et Occident depuis quatorze siècles, transcendant ainsi la conjoncture historique. Ce choc ne peut se solder par un compromis ou par une concession unilatérale de la part de l'Occident.

Toute conception du dialogue est par ailleurs impraticable pour la communauté musulmane d'Europe car il est perçu comme une trahison du sang et de la loi divine.

Le combat djihadiste ou le dialogue impossible

De ce fait, le combat djihadiste revêt une double signification : d'obédience inconditionnelle au « verbe » et de témoignage exemplaire d'une foi sans frontières et dans le même temps d'une force d'intégration du groupe allogène, conforté dans la valeur sacrificielle de cette action. Face à cette situation, toute politique multiculturelle est suicidaire et illusoire. L’acceptation de l'immigration ne peut signifier l'importation d'un totalitarisme violent et d'une conception obscurantiste de la société, de la famille et de l'individu. Cette forme d'immigration constitue pour l'Occident une menace existentielle à long terme et doit être combattue et stoppée.

Entre immigrés et indigènes, la guerre se terminera par la destruction de tout système dogmatique de pensée. Or ce système en Europe repose, depuis trente ans, sur la volonté d'émousser par le droit, l'économie, le scientisme et l'humanitaire, l'effet brutal du sang, de la violence et de la mort. Dans l'histoire, le système d'occultation d'un antagonisme radical cache la règle impitoyable de la soumission à la loi de l'autre.

La notion de « menace » détermine toujours celle de défense et de sécurité et elle est imposée par un multiculturalisme aveuglant, celui du rejet, par le peuple, de la différence culturelle et de l'hostilité qui s'y niche.

Dans un cadre global, celui des réseaux mondiaux, interactifs et interconnectés, le profil de l'ennemi est d'ordre culturel et se définit par la « différence éthique ».

Or le combat contre le terrorisme international est la preuve que l'on est entré dans l'ère de l'asymétrie permanente, qui reconfigure le système de perceptions de l'ennemi et change la cartographie culturelle de la planète.

Asymétrie, préemption et conflits méta-politiques

En effet, l'ère de l'asymétrie oblige les États à ne plus faire uniquement de la prévention face aux dangers mais aussi de la préemption et donc de « l'intelligence », au détriment des droits individuels, ce qui, en régime démocratique, engendre une opposition entre « démocratie armée » et « démocratie désarmée ». Cette vision repose, dans la conjoncture actuelle, sur la distinction du « Peuple du Livre » en « Dar al Harbi » (la demeure de la guerre, l'Occident) et en « Dar al Islam » (la demeure de la paix et de la vraie religion).

Les nouveaux paradigmes de la menace annoncent une résurgence des croyances en leurs expressions radicales.

Elles transcendent la sphère de l'autorité et du pouvoir et acquièrent la forme de « conflits méta politiques, « hors de prévisibilité et de calcul », hors des cadres normatifs préétablis (droit, éthique et morale). Ces conflits, inspirés par la logique du « sens », reprennent à leur compte une hostilité et une haine ancestrales et brisent le principe de « l'équilibre du risque ». Ainsi les guerres au terrorisme sont des guerres où s'entrechoquent trois dimensions de l'historicité : la pré moderne, la moderne et la post-moderne, bref le religieux, le laïc et le post-idéologique. Ces guerres sont soumises à trois conceptions de la liberté et à trois types de rationalité stratégique. Dans ce cadre la violence terroriste, de matrice djihadiste, puissance de négation, inséparable de la nature humaine, impose la révision d'une certain conception de la mondialisation, interprétée de manière trompeuse en sa seule dimension économique et une revalorisation de la fonction sécuritaire de l’État.

Dans les conceptions politiques du temps présent, deux univers culturels maintiennent une liaison existentielle entre violence et pensée politique et la radicalisent ; les fondamentalistes américains et islamiques qui se déclarent prêts à mourir au nom de leurs conceptions et pour leur triomphe.

Les hommes paisibles en général et les Européens en particulier, cultivent l'illusion d'une paix sans menace et sans « ennemis ». Machiavel – Hegel et Fichte, élevés à l'école du « pessimisme historique », écrivaient dans une situation de « défensive idéologique » semblable à la nôtre.

Il fallait, dès lors, se prémunir de « l'ennemi », qui règne à l'intérieur par la division spirituelle et par des concepts démilitarisés (perçus par l'Islam comme logés dans la demeure de la trêve provisoire, Dar al Koufi – l'Europe) et, à l'extérieur par une pensée inspirée à la violence et à une vision antagonique du monde, hors, pour terminer, de toute vision du juste et de l'injuste, car il n'y a pas de normes universellement partagées à partir desquelles pourrait se dégager un concept commun de justice.

Cette vision repose, dans la conjoncture actuelle, sur la distinction du « Peuple du Livre » en « Dar al Harbi » (la demeure de la guerre, l'Occident) et en « Dar al Islam » (la demeure de la paix et de la vraie religion).

En conséquence, l'Occident, comme constellation démocratisée et pacifiée d’États de droit, lorsqu'il est attaqué, dont porter sa lutte hors du système du Jus Publicum, car la lutte est toujours décidée hors du champ de la Constitution et du droit, hors des institutions intergouvernementales et supranationales, hors de l'interdépendance économique, de la diplomatie et de la gouvernance, dans le domaine originel du terrible et du sang, de la loi biblique et de la vengeance de Dieu.

 

 

CONCLUSIONS PROVISOIRES
Forces et limites de la conscience historique

Les illusions politiques et les paradigmes intellectuels sur lesquels a été bâtie la modernité occidentale informent encore profondément la conscience de notre temps.

En effet, le débat suscité par les idées de la modernité a été repris sommairement par cet essai qui prétend conclure sur un rappel du thème de la liberté, avec laquelle les décideurs s'inscrivent dans l'Histoire et triomphent de la contigence.

Les philosophies qui soumettent les civilisations à une loi du devenir ont été rejeté au nom de la pluralité de l'expérience humaine et d'une approche à mener en termes de conscience historique, autrement dit en termes de diversité des paradigmes et de lectures d'un univers hétérogène. Or chaque époque et chaque collectivité a une conscience historique, ou pour le dire avec R. Aron, une idée des déterminismes multiples et des forces profondes, planétaires et globales qui influent sur la conduite des peuples et des nations.

Comme l'Histoire n'est pas une chronique, il ne s'agit pas de retenir une accumulation de faits ou d'aspects partiels d'une période pour définir la conscience de notre temps, mais d'embrasser l'ensemble de l'expérience, vécue par les peuples et les nations qui participent de la communauté mondiale.

L'acquisition de cette conscience autorise à tirer une leçon utile ou un enrichissement de l'esprit, comme aliment fortifiant pour notre cité politique,l'Europe en devenir , afin d'échapper à la mort ou au vide ouvert sur le néant ; qui est aux portes de chaque civilisation.

C'est ainsi qu'une vue globale de l'aventure humaine et une image unitaire de l'ensemble de la conjoncture contribue à définir « la vérité » du moment, son sens, son interprétation, sa phénoménologie et ses menaces. Il s'agit en somme de la constitution, par la pensée, de la multiplicité des formes de vie de notre époque, ayant pour but de sauvegarder notre liberté de jugement et d'action et notre perspective d'indépendance intellectuelle et politique. En revenant au thème de la « fin de la politique » ou de la « fin de l'Histoire » qui ont secoué les débats des années 90, ces « alertes » ont été des indications efficaces pour caractériser l'aspiration générale à l'apaisement et à la stabilité entre l'Est et l'Ouest, après les guerres en chaîne du XX siècle.

En revanche, à l'intérieur du cadre des sociétés avancées, l'irruption progressive des doctrines dépolitisées et conciliatrices de la « pensée faible » a propulsé dans la brèche ouverte par la fin de la bipolarité, l'égalitarisme, la permissivité et l'anti-racisme coercitif, qui ont perdu toute référence au sens conventionnel des héritages culturels et toute pertinence au réel.

Dans ce nouveau contexte, les penseurs officiels au service des pouvoirs ont propagés des philosophies et des idéologies d'un moralisme sans morale et d'un libertarisme sans espoir. Au lieu de réaffirmer la primauté du politique dans un contexte sans repères, ils ont évoqué «  l'anti-humanisme » et « la mort de l'homme » (Foucault, Althussser), plutôt que la liberté du sujet et les passions éternelles qui en définissent la nature.

De la même manière, dans le champs du pouvoir, le déferlement idéologique des droits de l'Homme n'a pas permis d'en faire une politique et parallèlement l'humanitarisme de façade n'a pas été le ciment d'une politique commune face à une immigration meurtrière. Si les philosophes les plus significatifs du XX siècle sartriens ou heideggeriens, rejoints par la « pensée 68 », ont exalté l'engagement intellectuel en politique, ils n'ont pas accepté que la politique soit saisie comme une forme de lutte déclarée et violente pour des choix antagonistes et radicaux, mais uniquement comme un débat autour de valeurs,variables selon lieux et les époques et qui ne valent que pour ceux qui acceptent le cadre de référence. La chute du communisme a fait le lit du transnationalisme (la pratique de l'interdépendance) et du supranationalisme (ou du fédéralisme), qui ne pouvaient mettre fin aux nations ou aux loyautés nationales, ni à l'hétérogénéité historique des régimes politiques hérités par l'Histoire.

Dans ce sillage, l'échec de l'Europe intégrationniste et cosmopolitique était inscrit dans sa nature originelle, d'avoir cru que les tendances de fond des régimes économiques, dans un monde anarchique servent à créer des nouvelles unités politiques ou de nouvelles allégeances supra-nationales.

Les lois économiques n'arrivent pas à fonder la cohésion d'un ensemble si elles se constituent sur les principes abstraits de « raison » et d' « égalité » purgés de contradictions et de conflits, le premier n'étant que le dévouement à une civilisation désacralisée, le deuxième l'oubli de la différenciation sociale, raciale, culturelle et religieuse. L'échec de l'Europe apparaît ainsi comme l'échec d'une utopie inversée, désenchantée et désincarnée de la volonté des peuples et porteuse de nouveaux schismes, politique et stratégiques.

Avoir négligé et combattu l' « Europe des patries », vigoureuse, hétérogène et forte, rehaussée par la conscience de l'Histoire, a fait oublier que les racines nationales du patriotisme européen sont le vrai socle de l'universalité des idées et que celles-ci ne peuvent se définir sans les antinomies et les tragédies du monde. C'est ainsi que les menaces les plus préjudiciables pour la survie de l'Occident se focalisent autour de nœuds problématiques irrésolus. Dans la cartographie de ces nœuds, nous y dénombrons, sans ordre préétabli, les dangers les plus corrosifs et les menaces les plus évidentes :

l'absence de renouvellement des paradigmes intellectuels et de leurs répercussions sur des héritages intellectuels obsolètes

le recours au concept de « raison », sans providence ni prophétisme, comme concept central de la modernité à la place de celui d'incertitude, de probabilité  et de choix
le maintien de la fiction d'égalité comme principe de base de la démocratie, en tant que régime périssable et précaire, éclipsant l'état de nature hobbésien, la morale de combat et la primauté absolue de l'anarchie internationale
la sécularisation et la dépolitisation du politique, au cœur du vide de la foi
la loi du nombre, cachant le vieillissement démographique de l'Occident et l'invasion de population d'immigrants qui portent atteinte aux équilibres sociétaux actuels et futurs et font de l'Europe un foyer de métissage afro-asiatique
l'islamisation des sociétés occidentales et la revanche islamique des « fous de Dieu », reliées par des oligarchies et des clercs asservis aux forces pétrifiantes du « Néant ».
- la persistance de l'Histoire et de ses drames récurrents.

Dès lors la force qui tient l'unité de ces manifestations, c'est le déni de leur caractère immanent et mortel qui accélère la course vers la désintégration interne, la guerre civile et le suicide final de l'Occident.

Bruxelles, 29Juin 2015