Académie Économique « LUDWIG VON MISES, FRIEDRICH AUGUST VON HAYEK »
ACADÉMIE DES SCIENCES ÉCONOMIQUES, FINANCIÈRES ET PRAXÉOLOGIQUES
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LUDWIG VON MISES (1881-1973)
Théoricien libéral célèbre, ayant élucidé, au cours de son oeuvre, « Théorie de la monnaie et des moyens de circulation » (1912), « Nation, Staat und Wirtschaft » (1919), « Libéralismes » (1927) et « L'Action Humaine » (1949), toutes les implications politiques de la théorie économique, tenue pour la science politique par excellence. Formé dans un premier temps à l'école historique allemande, il changea plus tard d'orientation méthodologique et politique face à un environnement qui, avant, et tout au long de la Première Guerre mondiale, devenait de plus en plus étatiste. Le moment-clef de sa réflexion politique a été l'implosion de l'Empire Austro-hongrois, dont il analysa les causes dans « Nation, Staat und Wirtschaft » (1919), pour en repérer les racines dans le conflit entre communautés linguistiques nationales d'une part et rôle de l'Etat d'autre part. L'abandon par les libéraux allemands et autrichiens du programme d'émancipation des souverainetés nationales de 1848, qui aurait transformé en minorités politiques les minorités germanophones de l'empire appartenant à d'autres nations, provoqua un retournement étatiste et augmenta le rôle impérialiste de l'Etat. D'où l'enseignement que pour réduire les conflits entre les nations, il apparaissait primordial de réduire le rôle de l'Etat. Face à la politique interventionniste dictée par l'économie de guerre, il prôna la liberté bancaire dans le domaine de la monnaie et formula une première critique du socialisme. Il arguait que si le calcul économique est à la base des prix de marché, les sociétés socialistes, où il y a un seul propriétaire des facteurs de production, sont privées de l'outil de rationalité économique par excellence, le principe du calcul, qui permet de déterminer les prix de marché. En 1927, Ludwig Von Mises élabore, dans « Libéralismus », le manifeste d'un programme libéral à la lumière de la science économique. En partant du postulat de la division du travail et de l'intérêt de chaque individu à faire une alliance productive avec d'autres hommes, trois alternatives économiques se présentent à son choix, le système capitaliste, socialiste et interventionniste. Il en déduit la supériorité du capitalisme comme seule option préférable du point de vue scientifique. Cela apparaît comme une synthèse de ses travaux antérieurs, il conclut sa réflexion sur la perfection de la raison instrumentale, réalisée par la « science économique », science politique par définition, dont il met en exergue les problèmes méthodologiques, épistémologiques et culturels, problèmes qui lui sont posés et qu'elle tend à résoudre.
En 1927, Ludwig Von Mises élabore, dans « Libéralismus », le manifeste d'un programme libéral à la lumière de la science économique. En partant du postulat de la division du travail et de l'intérêt de chaque individu à faire une alliance productive avec d'autres hommes, trois alternatives économiques se présentent à son choix, le système capitaliste, socialiste et interventionniste. Il en déduit la supériorité du capitalisme comme seule option préférable du point de vue scientifique. Cela apparaît comme une synthèse de ses travaux antérieurs, il conclut sa réflexion sur la perfection de la raison instrumentale, réalisée par la « science économique », science politique par définition, dont il met en exergue les problèmes méthodologiques, épistémologiques et culturels, problèmes qui lui sont posés et qu'elle tend à résoudre.
FRIEDRICH AUGUST VON HAYEK (1899-1992)
Prix Nobel d'économie en 1974, F. Von Hayek s'est formé à l'Ecole autrichienne d'économie et a été nommé professeur à la « London School of Economics » en 1931. Devenu citoyen britannique en 1938 et plus tard professeur d'économie à l'Université de Chicago, il a toujours prôné la supériorité de l'économie de marché et la liberté de choix dans toutes ses expressions.
Grand théoricien du néo-libéralisme il passe pour le maître à penser des libéraux modernes. Anti-étatiste et forcément anti-totalitaire, il adhère aux fondements de l'école autrichienne des cycles économiques, esquissée par Ludwig von Mises. Suivant cette école, les politiques monétaires expansionnistes des banques centrales sont à la source du surinvestissement et du rôle hypertrophié du crédit, qui, sur le long terme, produit simultanément inflation, stagnation et chômage.
L'utilisation du budget public, dans les conceptions keynésiennes de la croissance, est à l'origine des crises économiques et la seule manière de sortir de ces manipulations artificielles consiste à revenir à la « nature », c'est-à-dire aux seules forces du marché qui, suivant leurs tendances spontanées, peuvent fonctionner parfaitement. Celles-ci sont menées au nom de l'intérêt général, dont la seule forme d'existence est celle d'un concept vide. Or dans l'économie de marché comme dans la nature l'ordre naît du chaos. Sa théorie des cycles économiques s'oppose au Keynésianisme et aux thèses politiques sous-tendues, selon lesquelles toute intervention de l'Etat débouche socialement dans le projet d'une société artificielle et politiquement sur la suppression des libertés, ainsi que le programme de la manifestation individuelle. En effet, nul ne peut planifier la croissance par défaut de connaissances économiques.
Le pouvoir coercitif de l'Etat dans l'économie débouche sur le fascisme et le stalinisme, sur le nationalisme et sur l'économie administrée. Il faut donc s'en remettre à l'initiative individuelle, seul gage de progrès, culturel, économique et politique.
À contre-courant des deux grandes idéologies constructivistes et totalitaires qui dominent le XXIème siècle et qui sont fondées sur des « vanités fatales », von Hayek relativise la fonction de la démocratie, déclassée à moyen d'action historique. Celle-ci, en sa forme illimitée et radicale, est le dernier fétiche de la raison. En effet, elle ne doit guère déborder du domaine restreint où elle s'applique, le champ de l'alternance politique, elle ne doit pas verser dans la démagogie, dans les secousses des fondements de la société et dans la violence collective. La démocratie associée à l'étatisme, devient, par tendance irrépressible, totalitarisme. En leur sein, les citoyens perdent leur autonomie de jugement et tombent sous la tutelle bienveillante de l'Etat-protecteur, un État dont les desseins omnipervasifs suppriment la liberté.
Dans le monde occidental, l'idéal de la démocratie, jadis limitée par la Constitution ou par la coutume, s'est confondu avec la tyrannie de la majorité ou celle des minorités les plus radicales et l'opinion publique est devenue un marché politique où les partis « maximisent » leurs voix par la distribution de faveurs. Par une sorte de paradoxe, son approche de l'économie peut se résumer en une citation de Hayek lui-même : « L'économie de marché pourrait bien mieux développer ses potentialités si le monopole gouvernemental sur la monnaie était aboli ».
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