La réponse de l'Europe aux multiples défis de la scène mondiale repose sur son esprit de combat, sur le combat qu'elle mènera pour la liberté de l'esprit, de la connaissance et du savoir. Le projet de mise en chantier d’un réseau « d’Universités de l’Europe » à l'échelle
globale constituera ainsi sa réponse existentielle à un défi de survie.
Ce projet inscrirait à son actif l’idée d’entretenir un lien de continuité entre la sauvegarde de l'histoire européenne et l'idéal de progrès de la modernité occidentale, en recherchant l'affirmation et la réussite en dehors d’une conflictualité sans bornes et d'une mondialisation de compétition et de confrontation sans relâche.
Culturellement, les Universités de l’Europe constitueraient des pôles d’influence et des carrefours formateurs des élites de demain, en particulier en Eurasie, en Amérique Latine et dans l’Hémisphère méridional, à ces endroits mêmes où la présence de l’Europe est prisée.
Politiquement, des laboratoires d’hybridation permanente entre sociétés et cultures modernes et pré-modernes, lancées dans une même aventure vers l'avenir et, de plus en plus influencées par le déplacement du centre de gravité du monde vers l’Asie.
Scientifiquement et économiquement, dans le rôle de fédérateurs d’autres initiatives structurantes, dans le domaine de la coopération multilatérale.
Spirituellement, en marquant l’engagement militant de l’Europe en faveur d’un leadership moral retrouvé.
« Depuis la Renaissance, le drapeau de la culture européenne a été la Raison; faculté, pouvoir ou instrument, sur lequel l’homme avait cru pouvoir compter, pour éclairer son existence, orienter ses actions et résoudre ou contrôler ses conflits » (Ortega y Gasset)
Or, « la crise de cette méthode se transforme en une crise de la foi en la Raison » Ainsi, le message que l’Europe peut offrir au monde, à l’aube du troisième millénaire est un message contre l’irrationnel qui monte et au nom d'un universalisme qui régresse.
Grâce à sa puissance d’éveil, un réseau des Universités de l’Europe dans le monde, en ferait des laboratoires de la modernité, du développement et du progrès.
Celles-ci se disposeraient autour du berceau des grandes civilisations, la Méditerranée, le Moyen Orient, le Nord et le coeur de l’Afrique, qui demeurent les hauts lieux de l’échange entre les trois univers, de la chrétienté, du judaïsme et de l’Islam.
Au-delà de ce premier cercle, se situent, aux portes de l’Europe, les régions marquées par une altérité plus accentuée et vivifiante, l’Inde et l’Iran, le Grand- Orient Chinois et l’Asie orientale, berceaux du confucianisme et d'autres théosophies.
Et enfin, les horizons du grand large, embrassant l’hémisphère Nord et les terres entre les deux Océans, l’Atlantique et le Pacifique.1
Ce globalisme n’aura d’autre but que la fertilisation des idées, des traditions, et des savoirs.
Voir localisation géographique en annexe anciens et éloignés, dans le but du développement de la science et d'un soutien marqué pour
les options volontaristes de la modernité.
C’est pourquoi une présence de l’Europe dans le monde ne pourrait être mieux assurée que sur la base d’un « grand projet », un « réseau d'Universités de l'Europe » à l'échelle globale.
La géopolitique de la connaissance en sera bouleversée, car le savoir est une force de rupture et a toujours constitué un facteur d'affranchissement et de puissance.
Seules les « Universités de l’Europe », favorisant l'intelligibilité du monde, pourraient loger les grandes controverses d’aujourd’hui et alimenter les grandes découvertes de demain. La communauté internationale se reconnaîtrait à travers ces universités, dans ses parentés et
dans ses différences.
A travers les savoirs, pourraient se nourrir des perspectives communes, car les querelles entre les civilisations jaillissent toujours de la manière différente de poser le problème essentiel, celui du dialogue entre la foi et la raison, la vérité et le relatif, les questions socratiques et les
dilemmes thucydidéens.
Ainsi au regard de l'expérience, les différentes cultures établissent un rapport, à chaque fois dissemblable, entre l’amour obéissant d’une croyance, le devoir intransigeant d’une conscience, et le sentiment individuel d’appartenance à l’universel.
Dans ces lieux seulement, il serait tolérable pour les pouvoirs, de maîtriser le rapport, autrement dangereux, entre l’annexion ancestrale à une ancienne vérité et le drame « libératoire » de la rupture avec celle-ci.
L’endurance des souvenirs des temps révolus, qui nous accompagnent à pas lents, s’opposant aux chocs déchirants des évènements, inscrits à l’actif de ce programme un « débat permanent » entre la sauvegarde des identités et les enjeux des conflits.
Ce débat dessine ainsi une cartographie spirituelle originale et imprévisible.
Un réseau d’Universités, liées entre elles, articulées aux systèmes socio-éducatifs nationaux, fonctionnerait comme un réseau d’ancrages culturels, devenant des leviers puissants pour la modernisation de régions entières et pour l’apaisement des tensions internationales.
L’idée des ancrages locaux, à elle seule ne suffirait à la tâche.
Aucune stratégie, planification ou prospective ne saurait établir un programme quelconque, sans un mélange d’identités et d’histoires, s’appropriant à titres divers des rationalités et des atavismes, de la modernité et du respect des acquis.
Des carrefours formateurs des élites de demain demeurent indispensables pour redéfinir les cadres du civisme le plus adapté à l’évolution des sociétés.
La meilleure défense de l’Europe est son engagement en faveur d’une renaissance de « l’imago hominis », qui puisse résulter d’une synthèse originale entre « Kultur » et « Zivilization ».
Des pôles de présence
Le plus grand défi de l'idée d'Europe réside politiquement dans le combat de l'intelligence et dans la révolte contre toute négation de la liberté.
Des deux voies d’accès de l’Europe à son unité, celle de l’esprit et celle des armes, la voie de la culture est celle par laquelle la grandeur européenne retrouverait un printemps de renaissance et d’épanouissement.
Qui dit « Universités de l’Europe », dit également espérance et vocation à l’avenir.
On ne fait référence à l’Université sans penser au patrimoine culturel européen.
Par ailleurs, la production d’un univers où l’image est à la racine du rêve, est à la source du peuplement des esprits et par là, du remodelage de la vie.
Des « Forums de républicanisme »
Ces pôles universitaires de l’Europe dans le monde seront enfin des « Forums actifs de républicanisme et de démocratie ».
Des Forums sans lesquels rien ne s’explique quant à la succession et à l'enchaînement des évènements sans disposer d'une vocation au questionnement illimité.
Le fonctionnement de ce réseau mobilisera des ressources considérables.
Il comportera des investissements de longue durée et des rendements croissants, sur au moins trois plans, scientifique, culturel et politique.
Economiquement, leur efficacité augmentera en fonction de leurs services et donc à partir d’un seuil critique minimal.
L’endurance des souvenirs des temps révolus, qui nous accompagnent à pas lents, s’opposant aux chocs déchirants des évènements, inscrits à l’actif de ce programme un « débat permanent » entre la sauvegarde des identités et les enjeux des conflits.
Ce débat dessine ainsi une cartographie spirituelle originale et imprévisible.
Un réseau d’Universités, liées entre elles, articulées aux systèmes socio-éducatifs nationaux, fonctionnerait comme un réseau d’ancrages culturels, devenant des leviers puissants pour la modernisation de régions entières et pour l’apaisement des tensions internationales.
L’idée des ancrages locaux, à elle seule ne suffirait à la tâche.
Aucune stratégie, planification ou prospective ne saurait établir un programme quelconque, sans un mélange d’identités et d’histoires, s’appropriant à titres divers des rationalités et des atavismes, de la modernité et du respect des acquis.
Des carrefours formateurs des élites de demain demeurent indispensables pour redéfinir les cadres du civisme le plus adapté à l’évolution des sociétés.
La meilleure défense de l’Europe est son engagement en faveur d’une renaissance de « l’imago hominis », qui puisse résulter d’une synthèse originale entre « Kultur » et « Zivilization ».
Des pôles de présence
Le plus grand défi de l'idée d'Europe réside politiquement dans le combat de l'intelligence et dans la révolte contre toute négation de la liberté.
Des deux voies d’accès de l’Europe à son unité, celle de l’esprit et celle des armes, la voie de la culture est celle par laquelle la grandeur européenne retrouverait un printemps de renaissance et d’épanouissement.
Qui dit « Universités de l’Europe », dit également espérance et vocation à l’avenir.
On ne fait référence à l’Université sans penser au patrimoine culturel européen.
Par ailleurs, la production d’un univers où l’image est à la racine du rêve, est à la source du peuplement des esprits et par là, du remodelage de la vie.
Des « Forums de républicanisme »
Ces pôles universitaires de l’Europe dans le monde seront enfin des « Forums actifs de républicanisme et de démocratie ».
Des Forums sans lesquels rien ne s’explique quant à la succession et à l'enchaînement des évènements sans disposer d'une vocation au questionnement illimité.
Le fonctionnement de ce réseau mobilisera des ressources considérables.
Il comportera des investissements de longue durée et des rendements croissants, sur au moins trois plans, scientifique, culturel et politique.
Economiquement, leur efficacité augmentera en fonction de leurs services et donc à partir d’un seuil critique minimal.
- celle enfin, qui s’enracine dans l’âme des personnes nationales, la mémoire, la religion, la langue et la culture
Or, dans un système international, caractérisé par le retour à des équilibres régionaux instables, les dimensions du débat, menacés par de nouvelles inconnues, doivent prendre corps dans des dimensions culturelles et civilisationnelles.
Europe acteur ou Europe enjeu ?
Puisque l’Europe est à la fois un acteur et un enjeu de la politique mondiale, l’accent posé sur le premier ou sur le deuxième terme, sera au coeur de choix essentiels et dictera différemment le rôle que l’Europe pourrait jouer à l’avenir.
Ce défi interpelle la force profonde de l’Europe, qui va de sa vocation au questionnement philosophique et à l’engagement moral, à la définition de « partenariats stratégiques » de nature culturelle, technologique et scientifique avec les pays d’accueil.
Jouer au défi identitaire, c’est jouer la carte forte de l’Europe. C’est jouer du « hard power » dans la dimension et dans la perspective du « soft ».
Le Parlement européen a souligné à maintes reprises la nécessité d’actions communes dans le domaine de la culture, mais la conjugaison des réticences de certains pays et la faiblesse des moyens assignés, ont empêché à ses initiatives d’arriver à maturité.
L’Europe de la culture. Un triple impératif
La relance de l’Europe de la culture, constitue un triple impératif. Politique,
démographique et identitaire
- Un impératif politique, car l’idée de l’Europe naît de la sauvegarde de ses spécificités et de son histoire.
- Un impératif économique, car l’industrie culturelle et les systèmes d’éducation, de formation et de recherche pèseront de plus en plus lourd dans une économie dématérialisée.
- Un impératif identitaire, car la construction de l’identité européenne n’aura de colonne vertébrale que dans le développement de la création intellectuelle et spirituelle
Une relance de la dynamique européenne ne peut venir que de l’affirmation conjointe de ces
trois concepts d’Europe.
Avenir collectif
L’Europe n’est vraiment une identité, au plan historique et spirituel, que vue de l’extérieur.
La métaphysique occidentale a recherché « sa fondation commune » par référence au christianisme et a découvert son mythe d’origine dans le modèle traditionaliste d’une communauté éclairée par le Logos chrétien.
Or, l’idée moderne de l’Europe est constructiviste, contractuelle et laïque.
La recherche des sens, induite par la multiplicité des appartenances et des échanges entre individus et institutions, relativise les destins individuels et les modes d’organisations des hommes et, dans le même temps, la vie des nations.
Le développement rapide des connaissances et celui des rapports entre savoirs et sociétés, impose de réfléchir aux implications que peut engendrer notre avenir collectif.
C’est dans la maîtrise de cet avenir, que vient la mise en relation de la diversité et la réalisation de l’une des conditions essentielles de ce dialogue.
L’ensemble des mutations en cours, trouve son lien d’expression le plus élaboré dans les systèmes de formation, où les impératifs de l’adaptation rencontrent un mélange contradictoire de résistances.
Dans les sociétés actuelles, éclatées et complexes, plusieurs stratégies deviennent possibles, car de nombreuses situations constituent des vecteurs de développement.
Tous les modes d’accès à l’expérience humaine y sont violemment concernés et c’est pourquoi l’avenir collectif de l’humanité exige une ouverture permanente sur l’international et l’irruption du mondial intègre des objectifs culturels globaux :
- l’étude de la prospective et des civilisations comparées
- l’entrée dans une société de la connaissance et de l’innovation permanente
- la mise à profit de l’interdépendance, au plan prospectif et cognitif.
Un réseau d’Universités de l’Europe dans le monde.
Une géopolitique de la culture
La création d’un réseau d’Universités de l'Europe pour une « Grande Alliance de la liberté » vise la mise à profit, intellectuelle, philosophique et morale des leçons venant des histoires éloignées et du récit du temps présent.
L’Europe n’a guère de temps à perdre.
Le sens profond du projet repose sur l’instauration d’une liaison permanente entre la
dimension européenne du savoir et les champs des connaissances des grandes nations de la planète.
Cette liaison se fortifie grâce à une interdépendance globale, au sujet d’enjeux perpétuellement menacés par des crises et des conflits.
L’assise de cette relation doit être :
- globale, car elle implique une « preuve de coopération dans la diversité ».
- multidimensionnelle, car elle suppose la mise en œuvre d’instruments diversifiés.
Le choc de grands évènements politiques, composera ainsi avec les interprétationshistoriques de longue durée.
Il s’agit de lier l’actualité et l’histoire par la recherche de sens multiples.
Tenir dans une seule main la géopolitique d’une ambition planétaire et la force d’une stratégie d’influence, c’est bien le défi de notre temps, car sans culture il ne peut y avoir de politique et sans politique la culture glisse insensiblement vers l’aliénation du destin.