4 ANS DE PRÉSIDENCE OBAMA

Évolution des relations transatlantiques et perspectives
Auteur: 
Bertrand Rioust de Largentaye
Date de publication: 
12/11/2012

À l’approche de l’élection présidentielle américaine, les Européens s’interrogent sur le bilan du président sortant s’agissant des relations transatlantiques. Les signes d’une certaine délitescence de ces dernières ne sont pas là pour les rassurer.

Les Européens constatent que ces quatre années ont été marquées par le retour à une convergence des vues exprimées de part et d’autre de l’Atlantique, tant pour ce qui est des objectifs des politiques étrangères que des valeurs qu’elles entendent véhiculer. L’unilatéralisme, la tendance à l’hégémonisme ainsi que la préférence pour des coalitions de circonstance sur les alliances traditionnelles, caractéristiques de la précédente administration, ne sont plus de mise. Sous Obama, les États-Unis se sont orientés vers une conception plus multipolaire du monde extérieur, qui cadre mieux avec l’idée d’une politique en adéquation avec ses moyens, qui ne sont malgré tout pas illimités. La lente réduction du poids des États-Unis dans l’économie mondiale doit les conduire à se montrer plus sélectifs dans le choix de leurs engagements extérieurs.

Les Européens observent en même temps que les critiques américaines de certains aspects des réalités politiques européennes n’ont pas cessé : celles-ci ne diffèrent pas en substance de celles qui se faisaient déjà entendre sous G.W.Bush, ce qui signifie qu’elles transcendent les partis et les administrations. Il s’agit pour l’essentiel de reproches qui visent le partage du fardeau en matière de défense et les mécanismes de gouvernance de l’économie européenne, qui ont pour effet de la brider, même si, sur ce dernier point, les États-Unis ne sont pas particulièrement bien placés, en cette fin d’année, pour se poser en modèle.

Les Européens relèvent enfin un redéploiement des moyens à la disposition de la politique étrangère et de sécurité américaine, y compris dans sa composante commerciale. C’est ce que l’on désigne habituellement sous le nom de « pivot ». On assiste déjà à une réduction de l’engagement militaire américain en Europe et à un renforcement correspondant sur les rives occidentales du Pacifique. Dans le domaine de la politique commerciale, c’est la création d’un partenariat trans-Pacifique qui retient actuellement l’attention des Américains.

Ni les relations extérieures américaines, ni a fortiori, la relation transatlantique, ne vont départager les deux candidats : si cela avait été le cas, on pourrait, sans grand risque, donner le président sortant gagnant.

Il reste qu’une réélection du Président Obama, dans le contexte actuel, ne lui laisserait pas les coudées franches. S’il faut en croire les instituts de sondage, les Démocrates ne sont pas près de regagner la Chambre des Représentants et ils pourraient bien perdre leur majorité au Sénat. Les déclarations de M. Romney sur le caractère inéquitable et artificiel de la parité actuelle de la monnaie chinoise, ainsi que sur la nature du soutien qu’il est décidé à apporter à Israël, laissent présager une période de turbulences s’il devait sortir vainqueur du scrutin du 6 novembre. Les secousses n’épargneraient pas les relations transatlantiques.

Il reste à savoir si M. Romney, dans l’éventualité de son élection, réussirait à réduire la polarisation qui a marqué les relations extérieures de son pays depuis 2001.

**********

Il s'agit ici d'un résumé de l'article de Monsieur Bertrand Rioust de Largentaye, intitulé « 4 ans de présidence Obama : évolution des relations transatlantiques et perspectives », et publié sur le site de Notre Europe – Institut Jacques Delors, en octobre 2012 (Policy Paper n° 59).

Pour découvrir cet article dans son intégralité vous pouvez vous rendre sur le site de Notre Europe – Institut Jacques Delors à l'adresse suivante : http://www.notre-europe.eu/011-14335-Relations-US-UE-quel-bilan-pour-la-presidence-Obama.html