La détérioration des relations russo - americaines, après le Coup d'État de Maidan (Ukraine 2014) et le « retour de la Crimée » à la Russie (confirmé par le référendum organisé le 16 mars 2014), s'est aggravée de plus en plus par le déploiement du système antimissile américain en Europe de l'Est.
Même si en 1997, l'OTAN a officiellement décidé de ne pas installer des bases permanentes dans les anciens États du Pacte de Varsovie, le programme américain, débuté en 2000, a comporté initialement deux bases pour le bouclier antimissile en Europe, en Pologne et en République Tchèque.
Le projet European Phased Adaptive Approach (EPAA) a été présenté par le président Barack Obama en 2009. Après le retrait de la République Tchèque, la Roumanie a été inclue dans le programme de l'OTAN.
Le 12 mai 2016, les États-Unis ont inauguré leur nouveau système de défense antimissile en Roumanie, à Deveselu. Le site de Deveselu est "essentiellement équipé du système Aegis et des missiles standards», conformément aux déclarations des représentants OTAN.
Ainsi, en 2016, une troisième phase du projet, qui doivent devenir opérationnelle en 2018, est lancée en Pologne. Ce site sera équipé du système SM3 block 2A, qui est testé, dans la phase actuelle.
Les américains on déclaré que l'équipement roumain de Deveselu comportera seulement des missiles anti-balistiques SM3 block 1b (3 batteries de 24 missiles). Le complexe AEGIS basé à Deveselu est composé d'un radar AN / SPY-1D et d'un système de lancement vertical Mk-41 de type cellulaire.
Le caractère défensif du programme antimissile americain est douteux, parce que le système de lancement vertical Mk-41 a la capacité de lancer des missiles à moyenne porté. Les tubes de lancement peuvent être adaptés à tous les missiles, y compris le type à long porté. Utilisant ce système, les américains peuvent lancer des missiles de croisière Tomahawk BGM-109G avec des ogives nucléaires. Les missiles Tomahawk GM-109G sont capables de frapper Moscou et autres cibles de la Russie.
L'inauguration de la base Deveselu peut être la fin du traité sur les forces nucléaires intermédiaires, signé par les États-Unis et l'Union soviétique en 1987.
Pour faire face à ce système BAM jugée offensif et menaçant, les russes ont développé un système d'interception de troisième génération. Les missiles balistiques intercontinentaux russes, en mesure de surmonter le bouclier américain le plus sophistique, sont équipé de systèmes "anti-bouclier" qui peuvent lancer de fausses cibles (système Terek) pour les capteurs de missiles anti-balistiques dans le spectre infrarouge, qui reproduisent la "signature" d'ogives nucléaires indépendantes. Pour «aveugler» le missile SM3 block 1B, qui est déjà arrivé dans l'espace, des missiles balistiques russes ont aussi des émetteurs de micro-ondes à haute fréquence (ATROPUS).
Le 16 mai 2016, le Président Poutine a déclaré que les États-Unis ont rejeté toutes les propositions de la Fédération de Russie sur la coopération dans le domaine de la défense antimissile.
Par ailleur, en avril 2009, le président Obama avait dit, en intervenant à Prague, que si on arrivait à régler la question du nucléaire iranien, le système de défense antimissile ne serait plus d’actualité. En plus, les bases militaires américaines continuent de former une enveloppe stratégique autour de l'Iran.
Le système du bouclier antimissile remet en cause les deux aspects de la dissuasion – la dissuasion par interdiction balistique et la dissuasion par repressailes strategiques, ce qui permettent de combiner le BAM et le glaive nucléaire.
Le bouclier antimissile laisse les clés de l’engagement uniquement dans les mains du président des États-Unis et prive les européens de l'autonomie et de l’indépendance politique et stratégique.
Ainsi et en conclusion, les avancés technologiques n’éliminent pas les dilemmes et les incertitudes politiques et stratégiques, car toute ordre international est placé sous le signe du risque et des grandes inconnues.