La Présidence Ouzbèke de l'Organisation de Coopération de Shanghai
- de 23 et 24 juin 2016 à Tachkent -
La Présidence Ouzbèke de l'OCS a joué un rôle central dans le maintien de la stabilité régionale et mondiale lors du Sommet de Chefs d'État de 23 et 24 juin à Tachent.
Stabilité régionale sur le continent euro-asiatique et stabilité mondiale dans sa contribution à la gestion de la multipolarité.
Des situations de tension, d'incertitude et du conflit mettent en danger la paix dans le système global, à la marge de deux zones de stabilité relative, la zone euro-atlantique couverte par l'OTAN et la zone eurasienne, couverte par l'OCS.
J'attire votre attention sur le fait que les objectifs de la Présidence Ouzbèke ont été significatifs et importants pour les intérêts européens, et cela sur deux plans, géopolitique et diplomatique.
Sur le plan géopolitique, il faut rappeler que l’Ouzbékistan est le pays pivot de l'Asie Centrale, celui qui dispose de la population la plus nombreuse (30,24 millions - donnés de 2013), des taux de développement économique les plus élevés dans la région et de la fonction stratégique et militaire de verrous, car il interdit à l'instabilité du Caucase et du Proche et Moyen Orient de se propager à l'ensemble de l'Asie Centrale, et donc à la Russie et à la Chine.
Sur le plan diplomatique, l’Ouzbékistan a soutenu depuis 2015, le processus d’adhésion de l'Inde et du Pakistan, à l'OCS, en tant que membres à part entière.
Par ce soutien, il a apporté de la stabilité et des opportunités de coopération politique, non seulement à ces deux pays, mais également à l’Afghanistan.
Cet effet stabilisateur s'est exprimé dans l’illustration de la valeur des alliances, dans "l'esprit de Shanghai", comme facteur d'assurance et de sécurité et donc d’équilibre des forces.
Il s'est exprimé également par la consolidation de la "confiance mutuelle" et donc de la "logique du consensus" qui constitue depuis le "Traité de Westphalie", l'autre pilier de l'ordre international.
L'OCS acquière de plus en plus une fonction de plate-forme essentielle pour la paix, à l’échelé du système global, celle de devenir l'indicateur des transformations du cadre stratégique, du système international planétaire.
Cette aspect influe sur la politique étrangère de la puissance extérieure dominante de l'Eurasie, la politique globale des États Unis d’Amérique. Ce même aspect instaure une politique mixte de coopération et de dialogue, mais aussi de rivalité entre la Russie, la Chine, les États Unis.
La rivalité ainsi mentionnée a pour but historique le contrôle de la masse eurasienne et de l'espace océanique du Pacifique et de l’Océan Indien, articulant une complémentarité entre le "HeartLand", comme "cœur" de l'Asie Centrale, et du "RimLand", comme bordure insulaire de l'Asie Orientale et Méridionale, allant de la Péninsule de Kamtchatka jusqu'au Golfe Piersic, en passant par le Kourilli, le Japon, l'Asie du Sud-Est et le détroit de Malaka.
Il s'agit là de l'aspect océanique de la "stratégie de containment" de la Chine, menée par les États Unis à l’échelé globale, à l'Est du continent, couplée aux "rollback" de la Russie à l'Ouest.
Par sa Présidence, l’Ouzbékistan a donnée une contribution importante à l'architecture de sécurité eurasienne, un raison de la compatibilité entre les objectifs fondamentaux de l'OCS et la politique étrangère ouzbèke, basée sur le principe d'une "doctrine multi-vectorielle".
Celle-ci prône l’équilibre des forces dans toutes les directions de la menace et vise à réduire les rivalités entre grandes puissances et à contenir les forces centrifuges à l’intérieur d'un cadre adapté à l’évolution vers un monde multipolaire émergent.
Au delà de l'aspect sécuritaire, l'objectif de la Présidence Ouzbèke à été et reste celui de devenir une plaque tournante de routes commerciales et énergétiques, en promouvant l'Asie Centrale comme "région-pivot" des corridors de transport eurasiatiques, en mettant l’accent sur la création d'infrastructures, des industries de base, de haute technologie, ainsi que du tourisme et de la culture.
Une série d’impératifs de développement, où la synergie prend le pas sur la rivalité, dans des espaces dans lesquelles les allégeances militaires et les organisations politiques en réseau, se superposent dans la recherche et dans la promotion de la stabilité:
- de Vancouver à Vladivostok (OTAN et OSCE / USA, UE, Russie)
- de Lisbonne à Vladivostok ( UE / Russie)
- de Moscou à Beijing (OCS)
Professeur Irnerio Seminatore
Bruxelles, le 27 juin 2016