TRUMP-MERKEL-POUTINE
« Guerre civile éthnique », « Front-Uni euro-méditerranéen »
«Partenariat civilisationnel euro-russe »
Le Muslim-Ban et le Mur Etats-Unis-Méxique,
A propos de la crise d'identité, de la figure de « l'ennemi intérieur » et de
« l'Opération Ronces »
Irnerio Seminatore
Séminaire du 16 février 2017 de la « Cellule de Réflexion Stratégique »
TABLE DES MATIÈRES
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TRUMP ET LE NOUVEAU « CRÉDO » DE L'AMÉRIQUE
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SIMILITUDE FRANCO-AMÉRICAINE. LA CRISE DE L'IDENTITÉ
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L'ENNEMI CIVILISATIONNEL ET L'HOSTILITÉ ANTÉRIEURE
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HUNTINGTON, L'ENNEMI ET LA RÉVOLTE CONTRE LA MODERNITÉ
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L'ENNEMI DE L'INTÉRIEUR, L'ENNEMI INTER-ÉTATIQUE ET L'HYBRIDATION GÉNÉRALISÉE DE LA MENACE
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LA GUERRE CIVILE ETHNIQUE ET L'INTERNATIONALE DJIHADISTE
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PERCEPTIONS OU ANTICIPATIONS AU SUJET DE LA GUERRE CIVILE ETHNIQUE
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L'ISLAM, LA DIMENSION CULTURELLE ET LE PARTENARIAT CIVILISATIONNEL EURO-RUSSE
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L'OPÉRATION RONCES . UN DEBAT OUVERT.
TRUMP-MERKEL-POUTINE
« Guerre civile éthnique », « Front-Uni euro-méditerranéen »
«Partenariat civilisationnel euro-russe »
Le Muslim-Ban et le Mur Etats-Unis- Méxique,
A propos de la crise d'identité, de la figure de « l'ennemi intérieur » et de
« l'Opération Ronces »
Trump et le nouveau « crédo » de l'Amérique
Dans l'entretien accordé aux deux journaux « Bild » et « The Times », Trump a critiqué ouvertement
Angela Merkel pour avoir fait entrer en Allemagne des centaines de milliers de migrants musulmans, virtuellement terroristes. qualifiant sa décision de « catastrophique ». Une « invasion à motivation éthique », semblable à celle, « à caractère politique » de Poutine, au sujet de la Crimée.
Crime civilisationnel dans un cas, retour à la mère patrie dans l'autre, ruptures identitaires dans les deux cas, sur fond de « défi stratégique » et de conflit ouvert.
Ainsi M.me Merkel est mise par Trump, sur un plan d'égalité avec Poutine!
Du point de vue de la politique étrangère il s'agirait dans les deux cas « d'invasions », dissymétriques et inversées.
Arrivé à la Maison Blanche en locataire imprévisible Trump, tenu pour hyperpopuliste et nationaliste, a inauguré une nouvelle phase des relations entre l'Amérique et l'Europe qui s'est ouverte le 27 janvier dernier avec la signature du décret anti-immigrés, qualifié de « Muslim-Ban ».
En cause, la conception des enjeux de sécurité des Etats - Unis, la figure à risque de « l'ennemi » et, pour certains, la mise en œuvre d'un choc de civilisation à la S. Huntington.
Contre le danger, pas de risques!
Avec Donald Trump, passe-t-on directement de Montesquieu à Clausewitz, autrement dit du « doux commerce » qui civilise les nations, aux champs de bataille et aux rapports de force?- s'interroge Paul Krugman, Prix Nobel d'économie ?
Assistons nous à la naissance d'un nouveau « credo » global de l'Amérique, s'imposant à la scène planétaire et remettant en cause l'édifice de la stabilité internationale, construit depuis 1945 ?
A première vue ce « credo » est articulé et cohérent et consiste, pour chaque pays, à redéfinir ses priorités internes, à identifier « l'ennemi », à adopter une nouvelle posture stratégique, en revisitant les alliés et les alliances et, enfin, à revenir au besoin de protection des nations. Un coup d'arrêt du libre-échange absolu donc, lié à la reconnaissance du caractère politique des grandes négociations internationales et aux influences géo-stratégiques sur les options majeures de la politique monétaire.Ainsi, face au choc inattendu de la nouvelle administration américaine, l'Europe est obligée de redéfinir sa relation au monde et principalement à l'Amérique, à la Russie et à la Chine, pour ne pas parler de la Méditerranée et du Proche et Moyen Orient.
Au plan de la politique étrangère l'Europe, qui a joué dans l'aprèes guerre le rôle de puissance d'équilibre et du « statu quo », devra s' assigner une identité forte, pour des buts, des moyens et des voies d'une géopolitique eurasienne redéfinie.
Réciprocités tarifaires au lieu du dumping des échanges, stabilité du dollar contre toute politique inflationniste entraînant la chute de l'euro et la baisse des taux en Europe et, pour finir, maîtrise des interdépendance par zones de croissance différenciées, tels devraient être les impératifs de la politique commerciale de l'Union européenne, afin d'éviter la récrudescence des protectionnismes et leurs repoussoirs et démons, les totalitarismes.
Avec l'ère Trump nous sommes entrés dans une nouvelle phase de l'Histoire, où le dilemme de l'insécurité n'a pas disparu, pas plus que celui de la sécurité nationale.
Le tournant qui s'annonce sur le désengagement des Etats-Unis de l'Europe se double de l'ouverture d'un statut moribond pour les Nations Unies et d'une paralysie de son Conseil de Sécurité. Et, enfin ,du point de vue de la conscience historique la conception d'une grande stratégie, même si elle était adoptée, ne servirait pas à enrayer la perte de centralité politique et culturelle d'un pays, la France, qui en a tenu longtemps le flambeau (l'historien américain Stephen Schuker a daté la fin de la prédominance intellectuelle française en Europe à 1924). On pourrait avancer la même hypothèse pour l'Europe dans le monde, la datant à 1954, l'année de l'aventure anglo-franco-israelienne de Suez, suivie, dans les décennies cinquante/ soixante, des longues guerres de la décolonisation et de la montée d'une nouvelle mythologie, celle du « Tiers Monde ».
Similitudes franco-américaines - La crise de l'identité
Or des similitudes existent entre le déclin de l'identité française au XXème siècle et celui de l'identité américaine au XXIième, car ce déclin est avant tout celui de la « race blanche » et de son primat dans le monde.
L'hégémonie, le leadership et la supériorité intellectuelle et morale de l'Europe et de l'Amérique, inscrites dans des civilisations dominantes, s'effondrent définitivement avec le multiculturalisme et l'égalitarime éthico-juridique des nouveaux arrivants. En effet depuis 30 ans le Leadership américain a été tour à tour indispensable, bienveillant, impérial ou global, pour devenir enfin cooptatif. Cependant la démonstration la plus éclairante de ce déclin est signalée par la difficulté d'imposer un « récit national unique » au reste du monde. Du côté français, la Grande Révolution comme événement inaugural de la pensée politique moderne à l'échelle mondiale, a porté un coup de grâce aux fondements rassurants de la foi, de la tradition et du passé, par une sorte d'aveuglement de la raison pure, de l'égalité et de la démocratie. Avec la promotion de l'Universalisme, elle a brisé les ponts entre les peuples et les nations, favorisant plus tard, la critique de l'ordre colonial et celle de l'impérialisme. Cet universalime intemporel et exclusif et son cosmopolitisme apatride ont été par ailleurs le berceau des illusions des libérations nationales et d'affranchisselment des peuples de leurs sujetions politiques
Au plan historique l'inégalité culturelle des « races » et le respect des traditions et des moeurs, ont contredit le postulat de cet universalisme abstrait , qui s'est imposé comme une norme contraignante de la pensée et de la connaissance et comme source de libération et d'affranchissement.
Ainsi une nouvelle page du « révisionnisme » s'impose, en particulier au sujet des « races »
Eu égard à l'égalité, le délitement, en Amérique,du pouvoir des White Anglo-Saxon Protestants (Wasp), l'archétype de l’américain blanc d'origine nord-européenne, qui a structuré la mentalité, les valeurs et le mode de vie du nouveau monde et constitué la colonne vertébrale de la Nation américaine, a été accéléré par des défaites militaires extérieures et par le « Dream » mobilisateur du pasteur noir Martin Luther King, au nom des droits civiques et du messianisme racial des « Black » Afro-américains. Or, du point de vue démographique et culturel, la montée en puissance des « colored », noirs, latinos et asiatiques s'est inscrite dans le sillage d'une revendication égalitariste, dépourvue d'idées, de force organique et de capacité effective d'intégration et d'assimilation.
Par ailleurs l'intangibilité de la différence éthnique et réligieuse, garantie par la Constitution américaine et par les « Droits de l'Homme et du Citoyen » sont volés en éclat à New-York le 11/9 et à Paris le 13 novembre2015, car elle avait fait vivre à crédit une grande partie de l'humanité, moralement et politiquement.
La gravité des attentats et la déclaration de guerre du radicalisme islamique ont démasqué brutalement la xénophobie anti-occidentale du monde musulman et ont activé les réactions de la mouvance identitaire européenne et américaine (« français de souche » et « White »). Le masque de l'égalité, qui a occulté pendant longtemps les profondes transformations démographiques de l'Amérique, est tombé avec éclat lors de la campagne électorale de Trump. Ce fut ainsi que ce dernier, épris par la défense des intérêts de sécurité nationale a donné la priorité à la survie de la nation plutôt qu'à la fiction constitutionnelle de l'égalité. Le tournant de la nouvelle ére américaine
est de nature culturelle et stratégique, plus que politique ou économique. C'est pourquoi les contestations sont plus violentes. Elles touchent en effet aux acquis du « laissez aller » et du « laissez aller » plus ancré et profond, celui de l'égalité raciale et de la préférance anti-blanc (positive action).
L'ennemi civilisationnel et l'hostilité antérieure
Le facteur déterminant de la décision concernant le « Muslim Ban » a été l'émergence violente d'un « nouvel ennemi civilisationnel », anti-blanc et anti-occidental, interne, trans-national et systémique. Par ailleurs cette hostilité et cet antagonisme ont été cachés par la connivence complice de la part des médias et par l'humanisme compassionnel du « vivre ensemble » européen.
Or, deux grandes questions demeurent irrésolues :
- celle du gouvernement équitable et non subordonné de deux communautés hétérogènes, par culture, valeurs, origine et civilisation
- et celle de l'hostilité et de l'inimitié radicale et inévitables entre elles et donc du mépris et de la haine, qu'aucune philosophie, idéologie, abstraction ou sentiment humain n'est arrivé à effacer.
C'est ainsi que l'urgence de répondre à l'antique et irréconciliable question:
« Gouverner au nom d'Allah ou au nom de la loi humaine », redevient de criante actualité
- Pour les chrétiens, elle est à la base de la doctrine augustiniennes des deux cités, la « Civitas Dei » et la « Civitas Mundi », dont l'une était soumise à Caesar et l'autre aux sentiments et croyances individuels et privés.
- Pour les musulmans, elle s'exprime par la supériorité de la « Charia», au dessus de toute autre jurisprudence humaine,afin de régler les rapports que la « Oumma » entretient en son sein entre les fidèles et, en déhors, avec toute autre confession réligieuse. Le principe de la conversion par la force est ainsi inscrit dans l'Islam, par « la main de Dieu », comme precept divin, vis à vis de « l'autre », l'infidèle et l'« ennemi ».
Or « l'ennemi », selon C.Schmitt, vit politiquement dans la latence de l'hostilité et la dialectique permanente de l'ami et de l'ennemi constitue l'essence même de la politique et du politique.
D'une façon générale l'ennemi apparaît comme l'incarnation d'une différence éthique, qui porte atteite à la « vraie réligion » et qui fait d'un peuple dispersé une communauté unie et unique.
L'hostilité n'est que le révélateur de formes d’inimitiés antérieures et démeure la source originelle des conflits. En effet l’ennemi n’est pas toujours l’agresseur, au sens de la logique juridique, pénale et criminelle du droit public international.
L’ennemi c'est la différence éthique, l'étranger qui vous nie radicalmentet et qui est à nier à son tour, en sa totalité existentielle. C'est l’incarnation d’un danger ou d’un risque politique objectif, la source et le présupposé de l’agression, le perturbateur de demain. L’ennemi préexiste à l’acte agressif et il en est la cause et l’origine.
C’est « le rapport d’inimitié » qui constitue l’essence et la source des phases et des mutations successives de l’hostilité et son actualisation événementielle ou circonstancielle, préemptive ou défensive.
En sa radicalité et en sa virulence, ce potentiel d'inimitié existencielle se réclame d’autres valeurs, d’autres signifiants et symboles ou d’autres types de rationalité que ceux de la logique traditionnelle et dominante d'une communauté politique. Ainsi, lorsque la figure de l'inimitié se transforme en hostilité, cette dernière cesse d'être celle d' une « minorité » de pensée, d'un courant d'idées ou d'une religion, pour devenir le visage et l'âme de l'« ennemi de l’intérieur », qui n’est porteur ni d’alternatives, ni de projets politiques, mais seulement de divisions,d'embraisement et de guerre.
Dans ce cas l'homogénéité et l'hétérogénéité des valeurs de l’ « autre », décident à la fois de sa citoyenneté, de sa loyauté et du sens de son appartenance politique et celle-ci remet en cause, par des cheminements presque toujours conflictuels, tantôt les structures politiques, tantôt la cohabitation civile, s'érigeant contre les libertés publiques et espaces de droit et de sécurité.
D’une façon générale, si l’action citoyenne est devenue pour la pensée post-moderne la référence incontournable des dynamiques contestatrices, les mouvements civiques sont soumis aujourd'hui aux métamorphoses imprédictibles du « social trans-national », où l'incitation à la violence et à l'action « dure » constituent les marqueurs culturels de l'insoumission et de la révolte.
Huntigton, l'ennemi et la révolte contre la modernité
Personne n'a oublié les paradigmes du système international de l'après guerre-froide proposés par S.Hungtinton.
« Les relations internationales qui, au cours de l’Histoire, se jouaient dans le cadre de la civilisation occidentale – poursuit-il -, se sont de plus en plus dés-occidentalisées ».
« La civilisation occidentale – ajoute-t-il - est à la fois occidentale et moderne ».
« Les civilisations non occidentales ont essayé de devenir modernes sans devenir occidentales ». « À ce jour seulement le Japon a pleinement réussi dans cette entreprise ».
Ce qui fait la différence dans ce changement culturel, dont l'Islam est l’expression menaçante, est donc la « révolte contre la modernité », modernité dont le marxisme a été l’une des variantes en Occident, constituée en religion séculière et en dogmatisme d’État.
La transition du «paradigme de la guerre froide» a celui du « clash of civilizations », réactualise le débat sur les problèmes épistémologiques liées a la stratégie politique et à la guerre, et rétrécit le champ de notre espace collectif de référence.
L'ennemi de l'intérieur, l'ennemi inter-étatique et l'hybridation généralisée de la menace
Deux types de menaces pèsent aujourd'hui sur l'Europe et deux figures de l'ennemi se dessinent à
court terme sur le continent.
La première menace est interne et non désignée. Elle vient de l'Islam et préfigure une guerre civile éthnique, bref une crise sociétale et radicale, une crise des fondements.
La deuxième est internationale et présentée comme défi de sécurité.
Elle vient de l'aggravation possible de la crise euro-atlantique et russe et prend la forme d'une menace imposée à l'Europe, par la montée en puissance des tensions stratégiques entre adversaires potentiels américano-russes, dans le cadre d'un échiquier multipolaire.
L'hypothèse critique de ce type de situation est représentée par une hybridation des deux menaces et une spiralisation de deux types de conflit, sous espèce d'un « conflit hybride généralisé de haute intensité ».
Le rôle de l'Otan et les réassurances de sécurité américaines, pour le cas d'affrontements prévisibles en Europe, destinées à intervenir dans des crises prolongées ou des conflits ouverts profiteraient aux intérêts géopolitiques et stratégiques des puissances extérieures au continent, tout en se déroulant en Europe.
Nous examinerons ci-après les deux cas, distincts, de « risques » interactifs, dans une ambiance internationale à forte dangérosité, où la combinaison du nationalisme et du populisme engendrerait, selon certains, un risque réel de guerre.
La première forme de crise serait euro-méditerranéenne et impliquerait la dimension Nord-Sud, la deuxième infra-européenne et incluerait le système d'intérêts stratégiques eurasiens dans la dimension Est-Ouest, influant sur la « Balance of Power » de l’hémisphère Nord de la planète.
La guerre civile éthnique et l'internationale djihadiste
Une conjoncture imprédictible se dessine en Europe suite au retour des djihadistes en provenance d'Irak, Syrie et Lybie. Ce retour répand dans le monde l'imposition de normes de conduite qui enflamment, endoctrinent, structurent et radicalisent la jeunesse immigrée des quartiers à risque. Ce phénomène concerne des évolutions très semblables dans les pays arabes et dans les pays européens et fait apparaîtredans ces quartiers, transformés en zones de non-droit, des réseaux radicalisés et interconnectés et des bandes prêtes au combat. Ici, les reponses sécuritaires des autorités publiques, ont atteint une limite en termes de coûts et de mobilisation, indépassables au plan national, alors même que le projet islamiste est planétaire.
L'instauration de la peur auprès de pans entiers de la population rassemble aux protestations antiTrump, à propos du Muslim-Ban et de la construction du mur Etats-Unis/Méxique, combattus par une résistence « colored » et par une opposition politique universaliste, sostenues financièrement par Wall-Street. Or en Europe et surtout aux Etats- Unis une riposte violente des populations blanche de souche contre les musulmans et les arabes n'est pas à exclure, ce qui conduirait à une guerre civile éthnique. En effet il sera difficile de contrôler la masse de véthérans qui sont de retour, au nombre, selon le journal « Le Parisien », repris par le « New-York Times » de 16.000 au total et de 2000 pour les « vrais terroristes ».
IL s'agit d'une petite armée, professionnelle,entraînée,déterminée, pouvant constituer le noyau de mercénaires d'une « brigade internationale de djihadistes » erratique, à la solde d'Etats-perturbateurs ou d'Etats-voyous. Face à cette menace, géopolitique et systémique, doublée du défi de l'ennemi interieur, au potentiel de candidats élevé, la constituion d'un « front uni » contre le terrorisme islamique, apparaît comme la seule et urgente réponse anti-terroriste euro-méditerranéenne. Ce front pourrait se conjuguer avec un partenariat euro-russe, visant à stopper le glissement inéxorable des populations musulmanes vers le wahabisme et le salafisme.
Ainsi l'extension et la multiplication des zones de non drot, justifierait des ripostes à l'israelienne ou à la russe, comme cela s'est produit en Cécénie et continue de se produire à Gaza.
Il n'est pas totalement exclus que des ripostes militaires soient à l'étude ou en phase d'expérimentation pour imposer le droit dans des territoires de la république qui s'y refusent par l'intimidation ou la violence. Une de ces mesures porte le nom d' Opération Ronces. Malgré les dénégations des autorités officielles, elle est attribuée à l'armée française et demeure, pour l'heure, un sujet « tabou ».
Perceptions ou anticipations d'un affrontement civil ethnique ?
Une guerre civile ethnique a-t-elle déjà commencée ?Au mois de mars 2016, Ivan Rioufol, éditorialiste au « Figaro » et auteur de la « fracture identitaire » publie un livre alarmant, à l'encontre de tout interdit politique, « La guerre civile qui vient ». Il y proclame qu'il faut se préparer « à des affrontements légaux, verbaux et brutaux, y compris par les armes ! »
Puis il rajoute « la plus grave erreur serait de céder et de s'y soustraire, en s’accommodant de ce nouveau totalitarisme et de ses collaborateurs ».
Dans une interview publique, le Patron de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) française, Patrick Calvar fait part à ses auditeurs, en juillet 2015, devant la Commission.d'enquête parlementaire de l'Assemblée Nationale que « nous sommes au bord de la guerre civile », martelant ces propos par trois fois.
Face à une autre commission, sénatoriale, de la Défense Nationale, il répliquera, en mai 2016, que « les extrémismes montent partout, en attendant de s'engager dans une confrontation violente. »
Dans ses propos, « l'ennemi » n'est pas une abstraction, comme dans les allocutions du président F. Hollande, mais bel et bien l'islamisme, le salafisme et les Frères Musulmans.
En 2015, le journaliste néerlandais Arnold Karskens avait annoncé, sur le site de NRC, l’avènement d'un « Printemps Européen », un « kladderatsch » continental, car il existerait en Europe un cocktail de tous les ingrédients prêts à exploser.
Au courant de la même année (2015) et dans ses livres « Suicide français » et « Bombarder Mollembeck », Eric Zemmour agitait également le spectre d'une confrontation civile islamique en France, car, malgré un establishment négationniste, qui ne veut reconnaître à aucun prix les signes avant coureurs d'une « guerre civile » rampante, le conflit est déjà là.
A preuve, les extrémistes musulmans « ont dégainés en premiers ».
En approfondissant l'hypothèse, fictive, d'une spiralisation de la violence communautaire et inter-confessionnelle en Europe, Irnerio Seminatore dans son essai « Waterloo 2015. Vie et Mort de l'Union Européenne - Fiction - Sur un coup d’État post- moderne », évoquait la possibilité en octobre 2016, d'une révolte islamique dans les pays du continent.
A titre de rappel, l'évocation d'un « Coup d'Etat post-moderne », lié politiquement et factuellement à des conjonctures de guerres civiles remonte, en Amérique Latine au « Golpe » de Pinochet de 1973 et à « l'échec de la révolution par les urnes » du président Allende.
En Turquie, plus proche de nous, la mise à l'écart du régime islamisant de N.Erbakan le 28 février 1997, fut à l'origine d'une militarisation sécuritaire du système politique.
Ainsi le Putsch manqué contre le régime néo-ottoman d'Erdogan de juillet 2016 repose sur des précédents bien ancrés dans le pays d’Atatürk, ceux des années1960 et des affrontements entre kémalistes et islamisants de l'époque.
Aux modèles explicatifs de « sortie de crise » de l'histoire européenne, dont les racines se situaient dans les bouleversements révolutionnaires du continent, leurs récits lucides se retrouvent dans le texte de Curzio Malaparte (Kurt Stuckert), la « Technique du Coup d’État » de 1931, où sont décrits, avec une parfaite maîtrise, le Dix-Huit Brumaire de Bonaparte, la conception tactique hétérodoxe de Léon Trotski, celle de Pilsudski en Pologne, de Mussolini en Italie et d' Hitler en Allemagne, sans oublier Primo de Rivera en Espagne.
L'accession légale au pouvoir de de Gaulle, accusé par Mitterrand d'être le responsable d'un « Coup d’État permanent » ne peut nous faire oublier les tentatives avortées ou dilettantes de cet ambitieux, visant à agrandir son image face au Général et à l'opinion française par le faux attentat "de l'Observatoire », monté de toute pièce.
Par ailleurs la chute de l'URSS et la dispute pour le pouvoir entre Gorbatchev et Eltsine, nous rappellent la place des intrigues et des luttes personnelles, qui se soldèrent par « la plus grande amputation géopolitique du XXème siècle », ou encore, la destitution « Soft » du Président Morsi par le Maréchal Abdel Fattah Al Sissi, comme l'un des épisodes de la force éruptive des « Printemps arabes ».
Or et sur le fond, la leçon évidente, dans la constante des guerres civiles, c'est le recours à la violence sanglante et à la force militaire, pour résoudre, hors du cadre constitutionnel et légal des crises profondes et prolongées, politiques, économiques et sociales et, dans le cas européen, démographiques, civilisationnelles et raciales.
Ainsi, l'évocation actuelle d’hypothèses troubles, la « Guerre civile ethnique », le « Printemps Européen », ou le « Coup d’État militaire », désigne l'ouverture de toutes les options à des grandes « surprises stratégiques », car la période qui vient n'est pas à la stabilité, mais au mouvement, à l'incertitude et aux inconnues.
Une période qui serait condamnée d'avance, si elle était dépourvue d'un projet de renaissance et de relance politiques, ou si elle était encore une fois hors de la réalité et hors de l'histoire.
C'est un moment politique, celui que nous vivons, où les dés de la « Fortune » n'ont pas encore été jetés et le Rubicon n'a pas été franchi.
Dans un contexte d'hypothèses foisonnantes, la crise de blocage de l'Europe est constituée par l'incapacité des élites, déconnectées de la réalité, de trouver une issue à long terme à l'islamisation du continent et à une situation institutionnelle et politique difficilement réformable.
L'Islam, la dimension culurelle et le partenariat civilisationnel euro-russe
Ainsi pour éviter une nouvelle rupture politique et culturelle du continent sur la ligne de clivage Est- Ouest de l'époque de la bipolarité, le mode de résolution de l’affrontement prévisible Nord- Sud, autrement dit Islam-Occident exige un « partenariat de civilisation » euro-russe, entre pays restés culturellement Chrétiens.
En effet l'engagement européen dans cette lutte commune contre l'islamisme fera ses épreuves obligées dans un espace de jonction entre deux sous-systèmes régionaux, Europe-Russie et Europe - Méditerranée-Golfe. Il s'agira d'un Clash qui opposera deux camps identitaires, le camp de l'Islam et celui, laïque et Chrétien,des populations européennes de souche. Ce Clash comporte déjà un affrontement entre deux systèmes de forces antagonistes.
De surçroit, la préservation de l’équilibre de pouvoir dans l'hémisphère Nord et dans la dimension Est-Ouest, entre puissances majeures de la planète demeure un préalable stratégique à tout engagement.
Au plan historique ce regroupement aurait à distinguer dans l'Islam ses trois expressions conjointes:
- d'une religion politique universaliste
- d'une structure étatique supra-nationale et multi-ethnique (Califat)
- d'un ordre international, visant un « déséquilibre permanent » dans le système, comme mouvement conquérant, impliquant une partie d'Etats musulmans.
Ce « déséquilibre » procéderait par étapes successives ou par vagues, allant du royaume d' « Al Islam » (la station de la paix ou de l’équilibre), à celle d' « Al Harbi » (posture du déséquilibre et de la guerre), par le biaisde transformations et d'affrontements, selon le principe d'un ordre supérieur et seul légitime, le Djihad.
Or l'Islam démeure incompatible, par son essence universaliste, avec le système d'ordre inter-étatique d'empreinte westphalienne, fondé sur le respect de la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres communautés politiques.
OPERATION RONCES
La recherche documentaire et la présentation analytique des documents qui suivent a été réalisée en collaboration et avec l'aide de
Monsieur Raphaël Jacob, Assistant
Chronique d'un plan annoncé
(6 Septembre 2016 / 15 septembre 2016)
Fondements de l'information
Mise en doute / Réplique / Débat ouvert
Commentaire de synthèse
En date du 7 septembre 2016, le polémiste français Eric Zemmour a fait état d'un plan de l'armée française au nom d'« Opération Ronces », consistant à libérer, en tout ou en partie, le territoire français aux mains d'islamistes. Ce plan aurait été conçu par l'Etat-major français en collaboration et avec l'aide israélienne. L'information de Zemmour a été infirmée par une série de critiques, venant de la presse d'orientation centriste et de gauche, mettant en doute l'existence et la faisabilité de ce plan. L'État-major de l'armée française a démenti cette information. Le débat médiatico-militaire, voire stratégique, sur une hypothèse de reprise en main du territoire de la République par la force armée prouve la décomposition et vulnérabilité de la société française. Une profonde divergence règne sur la nature de la menace et de l'ennemi, attribué par Zemmour et par d'autres courants de pensée à l'islamisme radical. Ce débat prouve de surçroit le danger de l'islamisation des sociétés européennes et la nécessité de mettre un terme à une immigration indiscriminée et sans contrôle. D'autres implications, de portée générale, sont concernées par la référence à ce plan, existant ou non, en terme de sécurité intérieure, d'intégration et d'assimilation, ainsi que de politique étrangère et spécifiquement de sa dimension euro-méditéranéenne. La désignation de « l'ennemi intérieur » se fait-elle au détriment de la désignation de l'ennemi inter-étatique ? Quelles en sont les répercussions en matière de politique internationale et, spécifiquement, euro-américaine et euro-russe ? Le cas de la France est-il isolé en Europe ou bien est-il extensible à d'autres pays et lesquels (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, etc) ? La diplomatie européenne pourrait-elle définir la figure de l'ennemi de manière indépendante, ou bien, en revanche, doit-elle accepter qu'elle soit définie par la puissance globale hégémonique ? Le débat reste ouvert sur le plan factuel et sur celui des spéculations doctrinales et stratégiques.
Journaux impliqués
Enchaînement argumentatif et chronologique
- Livre : « Un Quinquennat pour rien » (7 septembre 2016) / Bilan négatif du quinquennat de François Hollande
- Breiz Atao (Quotidien de l'Etat national breton) (7 septembre 2016) / Journal nationaliste breton
- Le Monde juif. Info (7 et 15 septembre 2016) / Actualités d'Israël et du monde
- Russia Today en version française (7 septembre 2016) / Chaîne de télévision d'informations
continu/ Actualités internationales
- Résistance républicaine (7 septembre 2016) / Bloggeurs de droite
- Panamza (7 septembre 2016) / Journal de droite anti-sioniste
- Méias -Press. Info (8 septembre 2016) / Journal de droite
- Les Observateurs (8 septembre 2016) / Journal suisse anti-pensée unique
- Riposte Laïque (8 et 10 septembre 2016) / Blog à tendance de droite
- Le Bréviaire des Patriotes (8 septembre 2016) / Portail d'information et de réflexions de droite
- MédiaPart (10 septembre 2016) / Journal d'information participatif de gauche
- Huffington Post (12 septembre 2016) / Site d'informations d'origine américaine,
associé au Monde, de gauche
- Libération (15 septembre 2016) / Quotidien de gauche
- Déclaration du Ministère de la Défense (du 12 septembre 2016) repris par Huffinton Post (le 12
setptembre 2016) et par Le Monde Juif. Info (le 15 septembre 2016)
- Débat ouvert
Personnalités concernées
- Eric Zemmour
- Rédaction du journal « Breiz Atao »
- Eric Hazan (Le Monde Juif. Info)
- Rédaction du journal «Russia Today, édition française»
- Chrstine Tasin (« Résistance Républicaine »)
- Hicham Hamza (« Panamza »)
- Hristo Xiep (« Médias-Presse. Info »)
- Michel Garroté (« Les Observateurs »)
- Stratediplo (« Riposte Laïque »)
- Christopher Lannes (« Le Breviaire des Patriotes »)
- J. Grau (« MédiaPart »)
- Romain Herreros (« Huffington Post »)
- Madjid Si Hocine (« Libération »)
Sources référentielles
1. Breiz Atao – 7 septembre 2016
Titre de l’article : « Guerre civile : Révélation du plan de l'armée française pour reprendre les banlieues musulmanes »
Auteur : Rédaction http://breizatao.com/2016/09/07/guerre-civile-revelation-du-plan-de-larmee-francaise-pour-reprendre-les-banlieues-musulmanes/
2. Le Monde Juif. Info – 7 septembre 2016
Titre de l’article : « Révélation choc d’Eric Zemmour : L’armée française, aidée par Israël, va nettoyer et récupérer nos territoires »
Auteur : Eric Hazan http://www.lemondejuif.info/2016/09/revelation-choc-deric-zemmour-larmee-francaise-aidee-israel-va-nettoyer-recuperer-nos-territoires/
3. Russia Today en Français – 7 septembre 2016
Titre de l’article : « Eric Zemmour : « L’armée française va reconquérir les banlieues comme Israël l’a fait à Gaza » »
Auteur : Rédaction https://francais.rt.com/france/26038-eric-zemmour-armee-francaise-banlieues-israel-gaza
4. Résistance républicaine– 7 septembre 2016
Titre de l’article : « Que penser de l’Opération « Ronces » ? L’armée se prépare-t-elle à reconquérir les territoires perdus de la République ? »
Auteur : Christine Tassin, présidente de Résistance républicaine, professeur agrégé de lettres classiques
http://resistancerepublicaine.eu/2016/09/07/que-penser-de-loperation-ronces-larmee-se-prepare-t-elle-a-reconquerir-les-territoires-perdus-de-la-republique/
5. Panamza – 7 septembre 2016
Titre de l’article : « Zemmour divulgue l’existence d’un plan franco-israélin contre les banlieues »
Auteur : Hicham Hamza http://www.panamza.com/070916-zemmour-ronces/
6. Médias-Presse . Info – 8 septembre 2016
Titre de l’article : « Opération Ronces... Un scoop qui n'en est pas un »
Auteur : Hristo Xiep http://www.medias-presse.info/operation-ronces-un-scoop-qui-nen-est-pas-un/60787/
7. Les Observateurs – 8 septembre 2016
Titre de l’article : « Opération Ronces »
Auteur : Michel Garroté http://lesobservateurs.ch/2016/09/08/operation-ronces/
8 Riposte Laïque – 8 septembre 2016
Titre de l’article : « Opération Ronces : bien sûr que ce plan existe »
Auteur : Stratediplo http://ripostelaique.com/operation-ronces-bien-sur-que-ce-plan-existe.html
9. Le Breviaire des Patriotes – 8 septembre 2016
Titre de l’article : « « Opération ronces » : L’armée se prépare à reconquérir les banlieues »
Auteur : Christopher Lannes (Directeur de publication du Bréviaire des patriotes. Journaliste indépendant TV Libertés, Ojim, Présent)
http://www.lebreviairedespatriotes.fr/08/09/2016/videos/eric-zemmour-actu/operation-ronces-larmee-se-prepare-a-reconquerir-les-banlieues/
10. Riposte Laïque – 10 septembre 2016
Titre de l’article : « Opération Ronces : première et deuxième phases... »
Auteur : Stratediplo http://ripostelaique.com/operation-ronces-premiere-et-deuxieme-phases.html
11. Mediapart – 10 septembre 2016
Titre de l’article : « Erie Zemmour, ou les joies du nettoyage ethnique »
Auteur : J. Grau (Professeur de philosophie) https://blogs.mediapart.fr/j-grau/blog/100916/eric-zemmour-ou-les-joies-du-nettoyage-ethnique
12. Huffington Post – 12 septembre 2016
Titre de l’article : « L’Etat-major des armées dément l’existence d’une « opération Ronces » comme celle évoquée par Eric Zemmour »
Auteur : Romain Herreros (Journaliste politique) http://www.huffingtonpost.fr/2016/09/12/operation-ronces-etat-major-eric-zemmour_n_11973904.html
13. Le Monde Juif. Info– 15 septembre 2016
Titre de l’article : « France : L’Etat-major des armées dément l’existence d’une « opération Ronces » évoquée par Eric Zemmour »
Auteur : Eric Hazan
14. Libération – 15 septembre 2016
Titre de l’article : « Il faut déradicaliser Eric Zemmour »
Auteur : Madjid Si Hocine, médecin et signataire de l’appel des 41